Prédication disponible en format audio.

Quand je me lève le matin avec des douleurs qui me donnent envie de pleurer, quand je suis limitée par l’impuissance, quand mes ressources extérieures sont épuisées, quand je me sens complètement démunie, quand rien ne se passe comme je l’avais prévu et voulu, quand j’ai le sentiment de marcher dans les ténèbres, c’est dans l’acceptation et le lâcher-prise que je trouve la lumière. Jésus nous dit en Jn 9,5 : « Je suis la lumière du monde. » Et en  Jn 12,35 : « Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous saisissent : celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. »

Pour faciliter cette acceptation et ce lâcher-prise qui me guérissent intérieurement, je ne fais rien d’autre que CHOISIR LA PAIX, me laisser faire par Dieu.

Etymologiquement, le mot « choisir » veut dire « goûter », « savourer », « jouer », « éprouver une sensation, une émotion ». En effet, quand nous faisons un choix ferme, nous nous sentons mieux parce que ce choix élimine le doute qui, lui, fait souffrir.

CHOISIR, c’est cesser d’hésiter, de se torturer, d’entretenir la peur et l’insécurité, c’est prendre une DECISION.

Par contre le DOUTE maintient sur place. Il nous attache, nous lie. Il est en soi un espace de souffrance parce qu’il est porteur de déchirement, de peur et de stagnation. Nous le voyons dans la tempête apaisée. En Mc. 4,34, les disciples ont peur : « Maître, tu ne te soucies pas de ce que  nous périssons ? » Et Jésus de leur répondre : « Pourquoi avez-vous peur ainsi ? Comment n’avez-vous pas de foi ? » Rester dans le doute est pire que de se tromper parce que c’est se priver de sa liberté de choisir. Et encore une foi c’est Jésus qui nous donne l’exemple en choisissant ses apôtres en Mc. 3,13 ;  et en Jn 6,67 ; « Jésus dit alors aux douze : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » Jésus leur répondit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisi, vous, les douze ? »

CHOISIR représente une façon agréable de s’affirmer, une preuve d’amour de soi. Entretenir le doute nous affaiblit alors que choisir nous renforce. Notre POUVOIR de CHOISIR fait de nous des êtres libres et importants.

            Oui, nous avons le choix. La dignité concédée à l’homme est la possibilité du choix. (…) L’homme doit agréer à sa vie et non pas la subir. L’homme doit se lever et dire tout haut : Oui, je choisis de naître. Dans l’entretien avec Nicodème Jésus lui dit en Jn 3,3  : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu ».

            Choisir de choisir et de décider, c’est choisir de vivre ; c’est être pleinement vivant (Dt 30,15) : « Dieu dit : « Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. Si tu écoutes les commandements du Seigneur ton Dieu, et que tu marches dans ses voies, tu vivras. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’écoutes point et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres idoles et à les servir (l’argent, par exemple), je vous déclare aujourd’hui que vous périrez certainement et que vous ne vivrez pas de longs jours sur la terre. Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre ; je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Oui, parce que la malédiction n’existe pas : c’est un manque de bénédiction quand nous laissons Dieu de côté pour mettre autre chose à sa place. Nous sommes alors comme une « feuille de songe » et même si Dieu nous bénit, sa bénédiction nous glisse dessus mais ne nous pénètre pas. C’est cela la malédiction. Dieu veut nous voir bien vivant, alors, il nous dit en Jn. 15,19 : CHOISIS DONC LA VIE « puisque mon choix vous a tirés du monde » (le monde du mauvais, bien sûr). Nous pouvons donc choisir la PAIX ou rester dans la tourmente.

Accepter, c’est choisir la PAIX, accepter, c’est en effet dire « OUI A LA VIE ». Jn 1,14 : « Ce qui fut en lui (Jésus) était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie ». 

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Jésus nous a prévenus en Jn 16,33 : « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J’ai bel et bien vaincu le monde. » Accepter, c’est accueillir tout ce qui est, c’est RECEVOIR ce qui nous arrive, le prendre volontiers, l’embrasser au lieu de s’y opposer (Jn 3,27) : « Un homme ne peut rien RECEVOIR, si cela ne lui a été donné du ciel. » ACCEPTER, c’est regarder avec tendresse, c’est arrêter la lutte. « Et le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et, sortant dehors, Pierre pleura amèrement » (Lc 22,61)  Le regard de tendresse de Jésus fait pleurer Pierre…

Pour nous aider à accueillir les drames qui nous frappent et affligent l’humanité entière, nous devons savoir que le mot ACCEPTER ne veut pas dire APPROUVER. Il signifie choisir la PAIX INTERIEURE.

Ce qui rend la traversée de ces étapes possible, c’est le fait d’en être conscient ici et maintenant. Alors, nous arriverons à adopter l’attitude de Mère Thérèsa devant l’injustice, la violence et la guerre, et nous pourrons dire comme elle : « Si vous me demandez de participer à un mouvement CONTRE la guerre, je ne le ferai pas, mais si vous me proposez une ACTION POUR LA PAIX, je vous appuierai ». Et Jésus nous dit en Jn 14,27 : « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que je vous donne. Que votre cœur ne se trouble, ni ne s’effraie. »

Ouvrons nos cœurs… Car « voici, je me tiens à la porte, et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3,20).                                    

PRIONS.      

Ôh MARIE, aide-nous à dire OUI au Seigneur.
Fais que nous sachions accepter notre destin,
comme toi, au jour de l’Annonciation ;
que nous sachions supporter la pauvreté,
comme toi, quand tu as enfanté à l’étable ;
que nous sachions accueillir les humiliations,
comme toi, quand tu as fui en Egypte ;
que nous sachions faire appel au Seigneur,
comme toi, à Cana, quand le vin manqua à la noce ;
que nous sachions souffrir,
comme toi, debout auprès de la croix ;
que nous sachions prier,
comme toi, au Cénacle,
en attendant avec les disciples,
la venue de l’Esprit-Saint.
Ôh Marie, aide-nous à dire OUI,
chaque jour de notre vie.

Bon Carême et Bonne Fête de la Résurrection.

Noéline Fournier, Laïc
Chemin de Carème, Samedi 28 Février 2015