Prédication disponible en format audio.
St Jean évoque le Mystère de Noël d’une manière extrêmement simple… Certes, il donne à Jésus, le Fils éternel du Père, un nom peu courant : « Le Verbe », « la Parole », car toute sa mission consistera à nous transmettre une Parole qui vient du Père et qu’il entend lui-même de toute éternité : « Tu es mon Fils Bien-Aimé », et tout homme, toute femme est aussi « mon enfant » bien-aimé (1Jn 3,1)…
Pour évoquer Noël, il écrit donc : « Le Verbe s’est fait chair, il a dressé sa tente parmi nous, et nous avons contemplé sa Gloire », sa Lumière, sa Splendeur, « Gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique plein de grâce et de vérité » (Jn 1,18). Et avec cette dernière expression, « plein de grâce et de vérité », il fait allusion à un passage du Livre de l’Exode où Israël vient de commettre sa première infidélité grave : l’adoration du veau d’or… Alors, Moïse se met à supplier : « Seigneur, Seigneur, bien que ce soit un peuple à la nuque raide, marche au milieu de nous, pardonne nos fautes et nos péchés »… Et c’est en cette occasion que Dieu va lui révéler « Qui » il est : « Le Seigneur, le Seigneur », dit-il, « Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein « d’amour fidèle » et de vérité » (Ex 34,6). Et il répondra à cette infidélité d’Israël par la promesse d’accomplir des merveilles encore plus grandes que toutes celles qu’il a réalisées jusqu’à présent : « Devant tout ton peuple, je vais réaliser des merveilles telles qu’il n’en fut créé nulle part sur la terre » (Ex 34,10)…
Ainsi est Dieu… Les hommes lui sont infidèles, il les appelle et les appelle, inlassablement (Os 11,7). Mais ils l’ont abandonné au point de ne plus savoir reconnaître sa Présence au milieu d’eux… Et le fruit de cette infidélité n’est pour eux que « blessures, contusions, plaies ouvertes » (Is 1,6) qu’ils s’infligent les uns aux autres dans leur méchanceté… Devant tant de souffrances, de cris, de douleurs, de pleurs, « mon cœur en moi est bouleversé », dit Dieu (Os 11,8). Aussi va-t-il accomplir une merveille telle qu’il en a encore jamais faite sur cette terre : il va venir Lui-même, en la Personne du Fils Unique, assumer notre humanité et nous appeler à revenir à Lui… Et si plus personne ne savait reconnaître sa Présence spirituelle, il s’offrira à leurs regards en sa chair, il leur parlera, leur sourira, il se laissera toucher… Et tout cela, pour leur donner de savoir retrouver le chemin de leur cœur, là où Lui, de son côté, ne les a jamais quittés…
En appliquant à Jésus cette expression « plein de grâce et de vérité » qui fait allusion à la Révélation du Nom de Dieu à Moïse, St Jean souligne une nouvelle fois le Mystère de la divinité de ce Dieu Fils Unique qui a voulu se faire vrai homme pour rejoindre tous les hommes. Le Livre de l’Exode parle d’un Dieu « plein d’Amour-Fidèle et de vérité » ? En changeant légèrement l’expression et en écrivant pour Jésus qu’il est « plein de grâce et de vérité », St Jean prépare la suite : la révélation du cadeau qu’il est venu offrir à tout homme. En effet, écrit-il un peu plus loin, si « la Loi est venue par Moïse », « la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jn 1,17). Ainsi, Jésus est « plein » de ce qu’il est venu nous offrir : « la grâce et la vérité ». Et cette grâce est le fruit de son « Amour-fidèle », de son Amour Miséricordieux, dont le seul désir est de nous arracher à tous nos aveuglements, à tous nos esclavages, à toutes nos misères, dès lors que nous acceptons de nous laisser faire… Tel est le cadeau de Noël que le Fils est venu proposer à tout homme de bonne volonté…
Jacques Fournier, Diacre – Temps de l’Avent 2015
Ecoutons cette prière de Dieu écrite par un auteur anonyme :
« Je connais ta misère les combats et les tribulations de ton âme ;
la faiblesse et les infirmités de ton corps ;
je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ;
je te dis quand même : « Donne-moi ton cœur, aime-moi tel que tu es ».
Si tu attends d’être un ange pour te livrer à l’amour, tu ne m’aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais commettre, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas m’aimer.
Mon enfant, laisse-moi t’aimer, je veux ton cœur.
Je compte bien te former, mais, en attendant, je t’aime tel que tu es »…