Prédication disponible en format audio.

Le mot « affligé » vient du grec penthéo et signifie au sens propre « être en deuil », « pleurer un mort ».

Cette béatitude s’adresse donc, dans un premier temps, aux endeuillés pleurant la mort d’un être cher. Toutefois, elle ne se limite pas à cette situation. Elle concerne également toutes nos morts intérieures, toutes nos pertes.

Le mot « deuil » désigne une « réaction de souffrance et de désolation causée par une épreuve rapprochée de la mort ».

Qui n’a pas vécu un deuil au cours de son existence ? Qui n’a pas pleuré une perte quelconque, que ce soit la santé, un emploi, une amitié, un amour, des limites physiques, la jeunesse ? Cela est tout à fait humain.

Pour que la souffrance soit utile et deviennent salutaire, n’avons-nous pas avantage à vivre pleinement nos deuils ou nos pertes ?

Chaque fois que nous éprouvons un sentiment de perte, au plus profond de nos entrailles, c’est l’occasion d’ouvrir notre cœur. En ouvrant notre cœur blessé, nous marchons déjà sur le chemin de la guérison et de la consolation.

En permettant à notre vulnérabilité de montrer son vrai visage, nous sommes à mêmes de permettre aux autres d’agir comme consolateur. Il devient ainsi très apaisant et réconfortant de savoir que nous ne sommes pas seuls, dans ces moments de deuil. De plus, par l’intermédiaire des autres, nous permettons à Dieu de nous consoler. Rappelons-nous des évènements de Paris, la solidarité qui s’est mise en place.

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Reconnaître que Dieu nous accompagne, à travers les autres, dans notre deuil, notre maladie, notre souffrance, notre chagrin, nos limites humaines, peut effectivement être très consolateur.

Toutefois, Dieu nous consolera seulement si nous reconnaissons que nous avons besoin de lui, dans l’épreuve qui nous afflige.

Le réconfort d’un proche ou d’un ami, une parole, un regard, un geste, une lecture, la foi, la prière, la méditation, les pratiques religieuses sont différents moyens de nous laisser saisir par l’amour consolateur de Dieu.

Accepter d’être consolé signifie avoir l’Espérance que Dieu nous accueillera, qu’il nous libérera de la souffrance qui a causé une mort au-dedans de nous, qu’il nous ramènera à la vie, nous ressuscitera pour que la source de vie en nous se remette à jaillir.

Accepter d’être consolé signifie également, avoir l’espérance que celles et ceux qui nous entourent seront là avec nous dans notre souffrance et nous consoleront par leur présence, leur parole et leur écoute. Car celui qui console « souffre avec », « pleure avec », accompagne l’autre dans son deuil.

Accepter d’être consolé, c’est aussi vivre dans l’espérance de retrouver un jour celles et ceux qui nous ont quittés.

C’est garder l’Espérance d’un jour meilleur, l’Espérance que les choses vont s’arranger, que nous allons nous en sortir. Alors, le deuil devient une blessure qui, apaisée par l‘espoir, la foi en Dieu, en soi, et la vie, en l’autre, en l’amour, trouvera progressivement le chemin de la guérison.

 

Pour Méditer. 2 Cor. 1,3-7.

Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes

Et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre souffrance,

afin, que par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu,

nous puissions consoler les autres en quelque souffrance que ce soit.

De même en effet que les souffrances du Christ abondent pour nous,

ainsi, par le Christ abonde notre consolation.

Sommes-nous dans la souffrance ? C’est pour votre consolation et salut.    

Sommes-nous consolés ? C’est pour votre consolation,

qui vous donne de supporter avec constance les mêmes souffrances

que nous endurons nous aussi.

Et notre espoir à votre égard est ferme : nous savons, que partageant nos souffrances,

vous partagerez aussi notre consolation.

 

Noéline FOURNIER, Laïc – Temps de l’Avent 2015