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La parole (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)

si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.

La méditation

Nous sommes comme des grains de blé. Qu’elle est difficile à admettre cette révélation de Jésus. Alors que nous ne connaissons que cette vie, que notre propre instinct animal nous conditionne pour que nous survivions à tout prix, voilà que le Christ nous dit : non, abandonne cette vie.

Pour porter du fruit, pour survivre à la mort, pour entrer dans l’Eternité à sa suite nous devons abandonner cette vie que nous connaissons. Abandonner les illusions de réussite futile qu’elle nous propose, nous mettre au service de Jésus pour accomplir sa volonté et non notre volonté. Nous devons renoncer à la vie de ce monde et nous offrir par amour à la manière du Christ.

Personnellement, j’ai l’impression d’en être extrêmement loin. Déjà 16 années que je suis recommençant et je n’ai toujours pas laissé toute la place au Seigneur. Je suis toujours esclave de ma propre volonté et de mes désirs loin d’être totalement tournés vers l’éternité.

Alors je lui demande la grâce, à sa manière, quand viendra l’heure, celle de la confrontation à ma dernière heure, au déchirement ultime de mon dernier souffle… que comme Lui, avec Lui, je lui offre mon passage en action de grâce. Et je m’en remets avec confiance à Lui pour qu’il fasse porter du fruit aux petites graines que j’aurai laissé derrière moi.

 

Gabriel Chevillard, Laïc – Temps de Carême – Dimanche 18 mars 2018