Prédication disponible en format audio.

Avant de subir le supplice de la Croix et la mort, le Seigneur Jésus a bien instruit ses disciples : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Évangile selon saint Jean 14, 18).

Lors de la célébration des funérailles, à Paris, au mois de décembre 1987 de mon père maître des novices, le frère Jean-René Bouchet, un des frères qui avait été formé par lui avait déclaré : « Le frère Jean-René ne nous laisse pas orphelins, car il ne nous a pas retenus auprès de lui mais il nous a attirés mais il nous a toujours orientés vers la communauté ».

Alors que des gourous se montrent comme des sauveurs charismatiques, il importe de vivre le mystère de l’Église, sainte, catholique et apostolique comme le dit le Credo de Nicée-Constantinople, récité à la messe. Oui, l’Église peut être appelée sainte car habitée par notre Dieu trois fois saint.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus n’hésitait pas à comparer tous les péchés du monde à une goutte d’eau dans le brasier de l’amour de Dieu.

Quand nous célébrons la Passion de Jésus nous célébrons sa miséricorde dont nous sommes bénéficiaires.

Parmi les tentations qui nous guettent il y a celle de quitter l’Église au nom des péchés dénoncés par les médias. Les Pères de l’Église comparent le baptisé qui s’éloigne de l’Église, au petit poisson qui saute hors de l’eau et qui retombe sur la terre. Il meurt. L’Église, Mère des chrétiens, apporte la grâce de la Parole de Dieu et des sacrements, l’amour fraternel et le sens de l’existence. Saint Cyprien de Carthage (+258), évêque et martyr en Afrique du Nord, enseignait : « Nul ne peut avoir Dieu pour Père s’il n’a pas l’Église pour Mère. »

Dans la jungle, les lions sont tentés d’attaquer les buffles. Tant que les buffles restent unis en grand nombre, les lions ont peu de chance de vaincre leur proie rêvée. Mais si un buffle vient à s’isoler, les lionnes et les lions peuvent le cerner et l’abattre. Il en va de même dans la vie spirituelle. Tant que le chrétien, si pécheur soit-il, demeure dans la Communion des saints, ce grand et beau mystère des vases communicants des grâces partagées par les chrétiens du Ciel et de la terre, le diable a peu de chances de le faire tomber.

La célébration de la messe unit l’Église du Ciel et celle de la terre encore en chemin. Cette prière des uns avec les autres et des uns pour les autres agit comme une véritable source de grâces pour tous.

Puissent ce Carême et la Semaine sainte s’appuyer sur la prière commune dans la Communion des saints. Quand les autres prient pour moi je me porte mieux. Ma prière contribue aussi à faire grandir la foi, l’espérance et la charité dans mon prochain. Et la prière retrouve sa force et sa plénitude dans l’assemblée des chrétiens, l’Église.

Demandons au Seigneur de croire en la puissance surnaturelle de la prière. Par la prière de chacun et de toute l’Église nous goûterons la joie de la conversion.

Par la prière de l’Église, ceux qui sont désespérés comme Judas retourneront au Christ au lieu de se suicider.

Par la prière de l’Église, ceux qui abusent de leur pouvoir se repentiront.

Par la prière de l’Église, ceux qui se moquent de l’humilité de Dieu, se tairont couverts de honte.

Par la prière de l’Église, ceux qui ignorent le mystère du salut en Jésus-Christ, le découvriront à l’exemple du centurion romain et de ses soldats : « Vraiment cet homme était fils de Dieu ! » (Évangile selon saint Matthieu 27, 54).

 Méditations Carême 2020 – Dimanche des Rameaux 5 avril 2020 – Fr. Manuel Rivero O.P.

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.