Prédication disponible en format audio.

A l’Ange qui venait de lui annoncer que sa vocation était d’être la Mère du Fils de Dieu par la Puissance du Saint Esprit, Marie répondit : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! » (Lc 1,38).

            Alors, l’Ange la quitta…

            Joseph apprit « qu’elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint », et devant ce Mystère qui le dépassait tant, il résolut de s’effacer et de laisser Marie accomplir sa vocation avec Dieu… Mais non, il avait lui aussi toute sa place dans cette aventure : Dieu l’appelait à être « le Père de cœur » de Jésus : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme »… « Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit » : il n’annula pas son projet de mariage avec Marie, et finalement « il prit chez lui sa femme » (Mt 1,18‑25). Peut-être raconta-t-il à Marie ce songe. Elle, elle n’avait rien vu, rien entendu… et pourtant, elle suivit Joseph…

            « Jésus étant né à Bethléem », et Hérode ayant appris par « les mages venus d’orient » que « le roi des juifs venait de naître », il résolut de « mettre à mort, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans ». Joseph fut à nouveau averti en songe : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère et fuis en Egypte » (Mt 2,14). Peut-être raconta-t-il à Marie ce songe. Elle, elle n’avait rien vu, rien entendu… et pourtant, elle suivit Joseph…

            « Quand Hérode eut cessé de vivre », « l’Ange du Seigneur apparut » à nouveau « en songe à Joseph : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère et mets-toi en route pour la terre d’Israël. » (Mt 2,13) » Peut-être raconta-t-il à Marie ce songe. Elle, elle n’avait rien vu, rien entendu… et pourtant, elle suivit Joseph…

            Avec Marie, nous constatons à quel point « vivre l’obéissance à Dieu », c’est « vivre l’obéissance avec celles et ceux que Dieu a choisis », comme serviteurs eux aussi, pour que sa volonté de salut pour tous les hommes s’accomplisse… En obéissant à Joseph, Marie obéissait à Dieu…

            Il en sera de même pour St Paul à partir de sa rencontre avec le Seigneur sur la route qui le conduisait à Damas. Ce jour-là, il accueillit lui aussi, avec une énorme joie, sa vocation : « Être serviteur et témoin de ce qu’il venait de voir, pour ouvrir les yeux des nations païennes vers lesquelles le Christ l’envoyait, afin qu’elles reviennent des ténèbres à la lumière », de la mort à la vie, de la tristesse à la joie (Ac 26,15-18)… Paul « se releva de terre, mais quoiqu’il eut les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisit par la main pour le faire entrer à Damas » (Ac 9,8), et il se laissa faire… Puis le Seigneur apparut à Ananie, l’invitant à baptiser Paul, et là aussi, Paul obéit, il le laissa faire (Ac 9,17)… Alors qu’il lui parlait directement, le Seigneur le lui avait dit : « Relève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire » (Ac 9,6)… Et c’est ce qu’il fit… Paul allait désormais apprendre la volonté du Seigneur sur lui par les uns, par les autres…

            Ainsi, pour que la volonté de Dieu s’accomplisse, Marie obéit à Joseph, Paul obéit aux chrétiens de Damas, comme il obéira plus tard à Pierre… Et il en est toujours de même aujourd’hui : Dieu passe par les uns, par les autres, et il nous invite tous, dans la Lumière de l’Esprit Saint, à nous écouter les uns les autres, à nous obéir les uns aux autres, et cela pour que sa volonté s’accomplisse sur les uns et sur les autres… « Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,3‑6).

Prions (Prière après la communion du 4° Dimanche de Carême)

Dieu qui éclaire tout homme venant dans ce monde, illumine nos cœurs par la clarté de ta grâce, afin que toutes nos pensées soient dignes de toi, et notre amour, de plus en plus sincère. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Méditation du Samedi 13 mars 2021 – Diacre Jacques Fournier

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