Prédication disponible en format audio.
« La famille, on n’a rien trouvé de mieux », disait une pancarte lors de l’Année sur la famille décidée par l’ONU en 1994. Arrivé en 1993 à La Réunion, j’ai été impressionné par les résultats de la campagne sur la famille menée par une entreprise de communication. « La famille, on n’a rien trouvé de mieux », avait poussé un couple en concubinage à se marier. Il importe de se souvenir que lors du vote à l’ONU pour le choix de la famille comme thème d’année pour 1994, la France avait voté contre. Depuis longtemps, l’idéal de fonder une famille n’est pas soutenu officiellement.
L’Évangile selon saint Matthieu ne nous présente point la Sainte Famille dans un climat de paix et de confort. Marie et Joseph vivent dans un pays occupé par l’Empire romain et soumis aux violences. Le roi juif Hérode, qui gouverne au service de l’occupant, cherche à éliminer la moindre menace à son pouvoir despotique. Il a décidé de tuer des enfants et l’enfant qui pourrait être le Messie.
Dieu parle à Joseph en songe : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ». Les évangiles ne transmettent aucune parole de Joseph, le grand silencieux, mais homme d’action, juste aimant la Loi et les prophètes, homme responsable. Homme fort, il manifeste sa force non pas en montrant ses muscles mais en protégeant son épouse Marie et l’enfant Jésus, menacé de mort par le cruel et lâche roi Hérode.
Joseph se lève. Il se met en route vers l’Égypte. Immigrés, Joseph et Marie connaissent les souffrances des étrangers. Ils assument des dangers et des difficultés pour sauver la vie de l’Enfant Jésus.
Aujourd’hui nombreux sont les enfants qui souffrent de l’abandon du père : « Je n’ai jamais dit à un homme « papa » », disent-ils en évoquant leur profonde douleur.

En ce temps de Noël, où Dieu se rapproche des hommes, nous avons à vivre la grâce du pardon reçu et donné. Dieu pardonne. Nous avons à pardonner à notre tour. Demandons pardon à Dieu pour les manquements à l’amour dans les relations familiales. Que le père et la mère demandent pardon à Dieu et à leurs enfants s’ils ne les ont pas voulus ni aimés. Que les enfants accordent leur pardon à leurs parents.
Récemment le pape Léon XIV enseignait que tous les jeunes sont voulus, aimés et nécessaires. À travers les vicissitudes de nos histoires familiales, Dieu reste fidèle à son amour pour chacun.
Personne n’est de trop ; ni les chômeurs, ni les malades, ni les handicapés, ni les personnes âgées, ni les personnes détenues dans les prisons. Dieu ignore les murs visibles et invisibles bâtis par les hommes pour exclure les autres. Il accorde à chaque créature humaine une dignité sacrée, universelle, intérieure, inaliénable. La personne humaine n’est jamais un moyen. Dieu l’a voulue pour elle-même à son image et à sa ressemblance. Dans la société de consommation, nous risquons d’imiter des comportements matérialistes qui poussent à utiliser les personnes et à aimer les choses alors que Dieu veut que nous aimions les personnes et que nous nous servions des choses.
Les sociologues et les politiques tirent la sonnette d’alarme en présentant les chiffres en baisse de la natalité dans les pays développés. Nos populations vieillissent. Le Japon et la Chine vieillissent. La Réunion vieillit aussi.
Donner la vie à un enfant manifeste l’espérance des parents. Nombreux sont les jeunes qui avouent ne pas vouloir d’enfants pour ne pas les faire souffrir dans notre monde si dur.
L’histoire de l’humanité a toujours subi des guerres. Pourtant les parents ont transmis la vie aux enfants dans l’espérance.
Sauf des situations exceptionnelles, chaque personne apprécie le fait d’exister. Pourquoi limiter la vie et le bonheur d’exister et d’innover socialement aux enfants qui pourraient naître ?
Joseph, l’époux de Marie, père adoptif de Jésus, a connu le travail exigeant, l’angoisse et la peur dans l’accomplissement de sa mission. Sur le Calvaire, une épée a transpercé l’âme de Marie. Jésus, le Fils de Dieu fait homme, est mort sur la croix.
La souffrance et la mort n’ont pas eu le dernier mot. Par sa résurrection, Jésus a fait resplendir la Vie éternelle pour Marie, Joseph et pour l’immense multitude d’hommes, de femmes et des enfants, sauvés par la foi dans le Messie.
Si les familles ne sont pas toujours heureuses sur la terre, elles jouissent du bonheur au Ciel, d’un amour sans séparation ni larmes, auprès du Père de Jésus, le fils de Marie.
La Bible est appelée histoire sainte. La Sainte Famille de Marie, Joseph et l’Enfant Jésus témoigne que chaque famille peut devenir une histoire sainte et heureuse du bonheur de Dieu, Amour.
