Prédication disponible en format audio.

En ce dernier Mercredi avant la naissance de notre Seigneur, l’évangile du jour nous parle de la rencontre entre Marie et sa cousine Elisabeth. Ayant appris que Dieu avait fait grâce à sa cousine qui était avancée en âge en lui donnant un enfant, la mère du Seigneur, nous dit Saint Luc, se hâte d’aller à sa rencontre. La nativité selon Luc est écrite bien après la mort et la résurrection de Jésus et surtout après la descente de l’Esprit-Saint, et c’est bien lui l’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre, dans les annonces de l’ange Gabriel, comme les prophéties de Zacharie, et aujourd’hui d’Elisabeth, ou encore lors de la présentation de Jésus au temple nous aurons le témoignage des prophètes Siméon et Anne. Lorsque Jean le baptiste sera adulte et commencera sa prédication au désert, il témoignera que l’Esprit sera répandu par celui qui baptise dans l’Esprit : le Christ. Et Jésus lui-même une fois baptisé, poussé par l’Esprit ira au désert pour y être tenté et commencera ensuite son ministère public. Par la force de l’Esprit il accomplira des guérisons, miracles, il relèvera les morts, il proclamera la présence du royaume des cieux et opèrera des signes qui montrent en acte que Dieu est présent dans le monde.

Les deux messages qu’adresse l’Ange à Marie et Zacharie, concernent les œuvres de l’Esprit. En Marie tout d’abord il va opérer un miracle, bien que vierge elle mettra au monde un fils. Étonnant que Dieu qui soit de nature spirituelle, et non charnelle, puisse engendrer la vie sans aucun apport humain. Pour bien comprendre cela il faut repartir dans le livre de la genèse, après que Dieu eut créé l’homme, il était inanimé, et c’est uniquement après lui avoir insufflé son souffle, son Esprit qu’il devient un être vivant. C’est par l’Esprit que Dieu agit, si nous imaginons Dieu avec un Corps, le Saint Esprit est la main agissante, qui révèle la puissance du très haut. Pour qu’un miracle soit accompli, il faut un apport humain et l’Esprit de Dieu qui manifeste sa puissance. Lorsque Jésus multiplia les pains il les fit à partir des 5 pains d’orge qu’avait bien voulu donner un enfant. Lorsque Jésus relève Lazare de la mort, il ne le fait pas à partir de rien, mais bien à partir du corps de celui-ci qui était en terre depuis 4 jours. Ainsi en est-il du miracle de la naissance de Jésus, l’apport humain vient de Marie, qui accepte de donner son corps pour que Dieu puisse s’incarner. De la rencontre entre Marie et l’Esprit de Dieu naitra le fils du très haut qui sera à la fois humain et divin. En Christ l’humanité et divinité se rencontrent, il nous révèle que dans le projet de Dieu à l’origine l’homme avait été créé pour Dieu, et qu’il ne parviendra au bonheur des béatitudes uniquement en accueillant Dieu comme Marie, en disant comme elle « oui ».

Nous aussi hommes et femmes d’aujourd’hui dans notre corps nous sommes invités à accueillir Dieu. Chaque communion au Corps du Christ nous rappelle ce mystère : nous sommes les tabernacles des derniers temps ! Dieu est réellement présent en son corps eucharistique dans nos églises, mais ce que nous voyons n’est qu’une représentation de nous-mêmes, qui renvoie à l’Eglise intérieure, des profondeurs humaines. C’est là que Dieu demeure. Nous comprenons mieux l’attitude  du Baptiste qui menait une vie d’ascèse en attendant de recevoir en sa chair « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Toute vie chrétienne trouve son aboutissement dans cette ultime vérité « Dieu est réellement présent en moi » et moi qui suis dans le monde, je rayonne de la lumière du ressuscité autour de moi. Ce qu’avait annoncé l’Evangéliste Jean est aussi valable pour nous « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » Jn 1, 4-5

 Courage Chrétiens ! Ton Seigneur est avec toi, tu n’as pas à craindre l’obscurité du monde, sois simplement le visage souriant du Seigneur, sois sa bouche pour annoncer la bonne nouvelle du salut, sois son Cœur et prends en compassion ses frères qui sont aussi les tiens ! Ne te lasse pas de rechercher ton Seigneur car il a dit « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » Jn 7, 37-38

Fabrice Patsoumoudou, Laïc – Avent 2016 – Mercredi 21 décembre 2016