Prédication disponible en format audio.
Aujourd’hui 10 mars, nous trouvons dans l’Évangile un texte qui est à la fois l’un des plus beaux et l’un des plus difficiles à mettre en pratique.
En effet, la plupart d’entre nous, nous avons bien compris depuis longtemps que le Seigneur nous demande que notre amour pour lui et pour les autres se traduise par des actes.
Et il nous dit par ailleurs (en Matthieu 7,21) que « ce n’est pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux. »
Et aujourd’hui, la première lecture (provenant du Lévitique) nous rappelle que déjà le Seigneur avait demandé à Moïse de dire au peuple d’Israël qu’il fallait qu’il essaye d’être saint comme lui-même était saint. Il appelait le peuple à ne pas mentir, à ne pas dépouiller ses contemporains, à être juste au tribunal, et à ne pas haïr son frère …
Voilà déjà des conseils pleins de sagesse, tant sur le plan humain que sociétal. Car si toutes nos sociétés contemporaines pouvaient fonctionner sur ce système, avouons que ça ne serait déjà pas mal !
Mais avec le texte de l’Évangile, le Seigneur nous invite à aller encore plus loin : Il nous demande non seulement d’être justes et équitables, mais encore d’aimer et de faire preuve d’amour. Et ça c’est encore plus difficile !
Et pourtant c’est une condition sine qua non pour accéder au Royaume des cieux.
Si le texte de l’Évangile de Matthieu a donc un gros avantage, c’est celui d’être on ne peut plus clair ! Le Seigneur nous invite à vêtir ceux qui sont nus, à accueillir ceux qui sont étrangers, à donner à manger et à boire à ceux qui en ont besoin, et à aller visiter les malades et ceux qui sont en prison.
Le problème c’est que je crois que nous tous, chrétiens, nous sommes parfaitement conscients que c’est cela que Dieu attend de nous… mais il faut bien reconnaître que, souvent, nous avons beaucoup de mal à le mettre en pratique.
Combien de fois nous arrive-t-il de détourner notre regard de telle ou telle personne que nous savons être dans le besoin ?!
Combien de fois avons-nous pêché par omission, en sachant parfaitement que notre devoir aurait été de faire très concrètement certaines choses que pourtant nous n’avons pas faites ?!
Le texte d’aujourd’hui, le texte de Matthieu 25, a donc le gros avantage d’être très clair … mais souvent il nous pose problème parce qu’il nous renvoie à nos limites, nos incapacités, voire nos lâchetés !
Or, presque tous les chrétiens savent que, comme le disait si bien Saint-Jean-de-la-Croix : « Au soir de notre vie, c’est sur l’amour que nous serons jugés. » Et ils sont conscients de cette nécessité de mettre en acte leurs sentiments inspirés par l’amour.
Rajoutons qu’en outre, un chrétien est habité par l’espérance « qu’au soir de sa vie », (comme le dit saint Jean de la Croix ) il aura manifesté suffisamment d’amour concret pour pouvoir accéder à ce qu’on appelle la Vie Éternelle.
Et l’espérance en cette Vie Éternelle, en cette Vie en contact intime avec Dieu (sans fusion ni confusion), cette espérance doit (ou devrait) nous pousser à agir.
Le Frère dominicain Adrien Candiard écrivait : « Espérer c’est quelque chose de très concret. C’est croire que Dieu nous rend capable de poser, dès à présent, des actes éternels. Quand nous aimons, cet amour n’est pas simplement un beau sentiment mais une fenêtre qui nous ouvre à l’éternité. »
De même, Anne Lécu écrivait que « l’espérance chrétienne n’est pas un sentiment ; elle est une décision, un acte. Et la décision d’espérer, pour être complète, doit s’incarner dans des actions, concrètes, modestes mais réelles. »
Et cette espérance qui nous habite, nous ne pouvons pas ne pas la transmettre autour de nous, surtout en cette année jubilaire 2025 où l’Église nous invite à être des « Pèlerins d’espérance ».
PRIONS donc le Seigneur. Et demandons Lui de nous donner la force d’accomplir jusqu’au bout ce que notre conscience nous dicte. Demandons Lui d’arriver à ne pas nous dérober devant la souffrance des autres -qu’ils soient chrétiens ou non- Demandons Lui enfin de pouvoir, par nos actes, nous comporter toujours en vrais Pèlerins d’espérance ! Amen !
Lundi de la 1ère semaine de Carême – 10 mars 2025 – Roger Gaud, laïc – Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.