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Dans l’Evangile du jour (Jn 10 31-42), Jésus est encore en confrontation avec les Juifs. Attention, n’oublions pas que Jésus était lui même Juif pratiquant. Il ne s’agit donc pas d’un texte qui condamne la communauté, mais qui évoque un débat avec des religieux de l’époque.
Débat qui annonce le destin funeste de la Passion, car une fois de plus, ils essaient de le tuer en lui jetant des pierres.
Jésus leur dit qui il est, sans détour, en toute vérité. Le Fils de Dieu. Mais c’est une vérité qu’ils refusent d’entendre. Et comme on dit, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Tout parle pourtant en la faveur du Christ. Le Père lui rend témoignage par les signes et miracles qui accompagnent sa parole. Les écritures elles même lui rendent témoignage. Les prophéties de Jean le Baptiste, tout cela rentre en contradiction avec un choix qu’on fait ses interlocuteurs : il ne peut pas être ce qu’il dit, il blasphème, éliminons-le.
Je me demandais : mais, pourquoi Jésus ne cherche-t-il pas à arrondir les angles, à éviter le conflit ? Pourquoi leur annoncer brutalement cette vérité trop inacceptable pour eux ?
En méditant sur cette question je me suis rappelé deux réactions sur une actualité du Pape François, qui annonçait avec mesure son désaccord contre tout ce qui pouvait atteindre à la vie (dont empêcher les enfants de naître). Deux commentaires un peu dans ces termes ont marqué mon attention : « Il avait bien commencé, mais en fait il est rétrograde comme les autres », un autre répond « il ne cherche pas à vous faire plaisir mais à annoncer l’Evangile ».
Jésus a accompli sa mission jusqu’au bout (ce qu’essaie de faire aussi notre Pape). Cette mission n’impliquait pas pour Jésus de faire copain copain avec tout le monde, mais d’annoncer le Règne de Dieu en sa personne.
Il est là. Dieu est venu dans le monde pour sauver le monde. Que ça plaise ou non. Les signes sont là, les témoins sont là. Les écritures témoignent. Maintenant vient le choix.
Car autant la foi est un don de Dieu, autant elle ne peut se déployer sans l’assentiment des hommes, cette infime bonne volonté pour accepter de croire. On peut refuser, même quand c’est sous notre nez. Si l’on accepte, l’Esprit Saint fait son travail et il éclaire…
Le Christ a été jusqu’au bout ; il y a eu ceux qui ont refusé, mais il y en a eu aussi « beaucoup qui crurent en lui ».
Prions :
Seigneur,
Viens en aide à notre peu de foi
Guéris-nous de nos aveuglements volontaires
De nos compromis avec le mal
Donne nous d’accueillir ta bonne nouvelle et de l’appliquer dans nos vies,
Car tu es venu nous apporter le Salut
Dans une relation d’Amour avec toi.
Amen
Gabriel Chevillard, Laïc
Chemin de Carême, Vendredi 27 Mars 2015