Prédication disponible en format audio.
« En famille, avec Jésus, vivons la Miséricorde »
Première étape : la grande famille humaine…
Nous avons tous entendu lors de la Vigile Pascale le récit de la création du monde tel que nous le trouvons au premier chapitre du Livre de la Genèse. Souvenons-nous : lors des cinq premiers jours, nous avions : « Dieu dit : que la lumière soit… que la terre verdisse de verdure… que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce »… et l’auteur concluait toujours par : « Et il en fut ainsi »…
Mais quand arrive le sixième jour et la création de l’homme, et cela pour la toute première fois dans notre texte, nous n’avons plus un ordre, « Que soit ! », mais l’expression d’un désir : « Faisons l’homme »… Avant de créer l’homme, Dieu en fait donc le projet, il le rêve, il le désire : « Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre » » (Gn 1,26).
« Faisons l’homme », en hébreu, « faisons Adam », mais après ce singulier survient un verbe au pluriel : « et qu’ils dominent »… Adam n’est donc pas ici un premier homme, qui serait suivi d’un second, etc… mais il renvoie à l’humanité toute entière… Autrement dit, avant de nous présenter telle ou telle personne particulière, le texte nous met en présence de la grande famille humaine… Dieu a donc d’abord pensé à une « humanité famille » où chacun sera ensuite invité à vivre la relation avec les uns, avec les autres, et c’est cette « humanité famille » qui, dans un premier temps, est créée « à l’image et ressemblance de Dieu ». Et ce n’est qu’à la lumière du Nouveau Testament que nous pourrons percevoir pleinement la portée de ce texte, car avec le Christ, le Fils Unique, l’Unique Engendré dont la seule préoccupation était de nous faire connaître le Père, nous découvrons que le Dieu unique est une Famille éternelle, Père, Fils et Saint Esprit, vivant de toute éternité des relations d’amour dans l’unité d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même vie… « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), dit Jésus. Mais le Fils n’est pas le Père, le Père n’est pas le Fils, ils sont tous les deux en éternel face à face, le Père tout entier tourné vers le Fils, le Fils tout entier « tourné vers le sein du Père » (Jn 1,16), le Père ne cessant de dire au Fils « Tu es mon Fils Bien Aimé », le Fils ne cessant de demeurer dans l’Amour du Père (Jn 15,10)… Et cette Troisième Personne divine apparaît notamment en Jn 14,15-17 : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements », dit Jésus à ses disciples, « et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et en vous il sera ».
En Jésus Christ, Dieu se révèle donc comme Mystère de Trois Personnes divines, vivant en relation de toute éternité, et unies l’une à l’autre dans la communion d’un même Amour, d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même Vie… Et si Jésus a dit « moi et le Père, nous sommes un », il aurait pu dire aussi : « Moi, l’Esprit Saint et le Père, nous sommes un »…
Or, peu avant de vivre sa Passion, Lui, « le Sauveur du monde » (Jn 4,42) envoyé non pas « pour juger le monde, mais que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,16-18), c’est-à-dire tous les hommes, priera son Père en disant : « Père, je te prie pour que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous… Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité » (Jn 17,20-23).
Tel est donc le projet de Dieu sur l’humanité : créer une famille humaine appelée à vivre en communion dans l’unité d’un même Amour, d’une même Lumière, d’un même Esprit… « Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur », écrivait St Paul aux chrétiens d’Ephèse, « à mener une vie digne de l’appel que vous avez reçu : en toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres avec charité ; appliquez-vous à conserver l’unité de l’Esprit par ce lien qu’est la paix. Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit, comme il n’y a qu’une espérance au terme de l’appel que vous avez reçu ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous » (Ep 4,1-6).
Notons l’universalité de la perspective : « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous », et qui appelle tous les hommes, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4-6), à vivre dans « l’unité de l’Esprit ». « Qu’ils soient un comme nous sommes un »… Alors l’Humanité, composée d’une multitude d’être humains uniques, sera « à l’image et ressemblance de Dieu », ce Dieu qui est Mystère éternel de Communion de Trois Personnes divines uniques dans l’unité d’un même Amour, d’un même Esprit…
Telle sera la beauté de cette famille humaine, « cette foule immense que nul ne peut dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue » appelée à être « debout devant le trône et devant l’Agneau, tous vêtus de robes blanches », cette robe que le Père donne à tous les fils prodigues que nous sommes (Lc 15,22) dès lors que nous acceptons de nous laisser rejoindre par le Christ, prendre par le Christ, porter par le Christ, car c’est Lui qui nous ramène à la Maison du Père (Lc 15,4-7)… Tous rassemblés devant le Trône ont « des palmes à la main », en signe de victoire, victoire du Christ ressuscité sur toutes nos morts, et tous « crient d’une voix puissante : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau ! » » (Ap 7,9-10).
« Le Seigneur vous a pardonné, faites de même à votre tour » (Col 3,13). Cet appel de Dieu est donc lancé à tout homme, pour qu’il fasse miséricorde à tous ceux et celles qui l’entourent dans cette immense famille humaine, et cela sans aucune exception… Et Dieu sera le premier à se réjouir non seulement de la relation qu’il vivra avec chacun d’entre nous, mais encore de nous voir tous réunis, tous unis dans la Communion d’un même Amour, d’une même Lumière, d’une même Vie…
« Ce jour-là, on dira (…) : Sois sans crainte (…) ! que tes mains ne défaillent pas ! Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur ! Il exultera pour toi de joie, il tressaillira dans son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie » (So 3,16-18)…
« En famille humaine, avec Jésus, vivons la Miséricorde »…
Diacre Jacques Fournier
Fête de la miséricorde, jeudi 9 avril
Bonjour M. Fournier.
JE me permets de vous poser une question parmi la multitude de questions qui se présentent à moi depuis que je suis à la retraite et que j’ai repris mon cheminement avec plus d’assiduité . Voilà, nous avons longuement parlé de la genèse et de la Création lors de l’enseignement du mardi soir à St Paul, mais d’où nous viennent ces écrits sacrés sur la création ? Comment sait -on tout cela ? le mystère reste pour moi entier concernant la retranscription des paroles de Dieu.
En tous cas je découvre ce site « jevismafoi.com » avec beaucoup de joie .
Bonjour, je ne suis pas Mr Fournier, mais je vais essayer de répondre avec mes souvenirs et petites connaissances. D’abord, si cela vous intéresse, vous pouvez acheter une grosse Bible TOB ou une grosse Bible de Jérusalem, vous aurez des notes très importantes sur les traductions et références mais surtout tous les livres sont précédés par des introductions détaillées avec le contexte historique et d’écriture. De tête, les juifs ont fonctionné pendant des siècles sur une forte tradition orale, ils se transmettaient la parole par le souvenir et étaient doués pour cela. Pour la genèse, c’est un chant ou un poème, facile à retenir, probablement utilisé en liturgie. C’est au temps de David, au huitième siècle avant Jésus que le Roi a fait mettre par écrit la Bible. Certains des textes sont des écrits qui ont été combinés à partir de plusieurs manuscrits. Gabriel