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« Mes bien-aimés, dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous le verrons tel qu’il est »(1 Jn 3-2).
Nous allons vers ce face à face. Comment ne pas y penser ?
Nés de l’Amour nous allons vers l’Amour et nous vivons sous le regard de l’Amour.
Nous sommes tous frères parce que nous sommes tous des fils aimés par Dieu. Mais nous, est-ce que nous l’aimons? Et qu’est-ce que cela veut dire?
C’est fou de vouloir tout vivre dans l’amour, mais c’est de la folie que de gaspiller des occasions d’aimer, de perdre sa vie sur des chemins de non-amour.
La mort et la résurrection de Jésus n’ont pas changé magiquement la vie : elles nous ont donné de quoi TOUT VIVRE. « Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient ». (Lc 6,27). Nous voyons qu’aimer, ici, est trop précisé pour qu’on puisse ergoter : Faites du bien, bénissez, priez. Parole de Jésus que personne ne peut arracher de l’Evangile.
Jésus l’a fait. Inutile de continuer cette méditation si on le quitte des yeux. Jésus est entré dans la nuit de la trahison, de la grossièreté, de la lâcheté, de la haine, et il en a fait l’heure du pardon et de l’amour.
Son exemple ne nous dispense de rien, il montre ce qu’on peut faire, ce qu’on doit faire pour obéir au commandement nouveau. Il faut bien voir ce qui est nouveau. Aimer n’est pas nouveau : aimer dans de telles conditions ne s’était jamais vu.
Jésus viens avec cette nouveauté : ne laisse rien en dehors de l’amour, pas même ton ennemi. Si tu n’as pu faire la paix, arrive à vivre l’hostilité de l’autre sans lâcher l’amour. Le cœur de notre méditation est là : n’accepte aucun impossible.
Nous sommes appelés à dépasser les mesures humaines. Jésus ne nous demande pas un acte de héros, il nous demande d’imiter Dieu et à ce moment-là nous seront vraiment les fils et filles de notre Père. (Lc, 6, 27-35) « Vous serez les fils du très-haut. »
Et pourquoi l’imiter ? – Pourquoi chercher là notre morale, notre ambition, notre courage ? Parce qu’il nous le demande, parce qu’il nous appelle « fils« , parce qu’il nous donne de quoi essayer l’impossible.
L’amour des ennemis est si impossible qu’il faut nécessairement basculer dans un autre monde, par le rude mouvement que Saint Paul décrit :
» Animés d’une puissante énergie par la vigueur de sa gloire, vous acquerrez une parfaite constance et endurance ; avec joie vous remercierez le père qui vous a mis en mesure de partager le sort de saints dans la lumière.
Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. » (Col. 1,11-13)
Nous sommes « transférés », hors morale, parce que la morale ne peut pas nous demander de faire du bien à nos ennemis… Nous entrons dans une autre logique, la logique de Dieu.
Si par un acte de foi j’arrive à dire à celui qui me fait du mal : Tu es quand même mon frère, je suis déjà dans le Royaume, dans l’amour sans limites et sans conditions, dans l’amour qui non seulement peut pardonner à la haine mais lui faire du bien.
Mais ce n’est, on s’en doute, que le début d’un combat où avancer sera probablement se traîner, tomber, repartir, redire « c’est impossible« , puis regarder Jésus et refaire un pas. L’amour d’un ennemi ne peut être autre chose qu’un chemin de croix.
Comme le rappelle le Pape François, l’Evangile ne cesse de montrer que Jésus, par le regard d’amour qu’il porte à ceux qu’il rencontre, relève, réconforte, bouleverse, retourne le cœur, remet sur la route, redonne vie. Et, comme le souligne encore le Pape, être chrétien, ce n’est pas d’abord observer les commandements de l’Eglise, mais être relié à Jésus – et, à travers lui, à Dieu – dans une relation aimante. C’est ce lien au Christ et à Dieu qui fonde à son tour une éthique de l’amour.
Et l’apôtre Jean est tout aussi explicite dans sa première lettre : » Aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est AMOUR » (1Jn. 4,7-8)
Tout compte fait, « seul l’amour est digne de foi« , selon la belle expression du grand théologien Urs von BALTASAR
PRIONS:
Je te remercie, mon Dieu, pour toutes les grâces
Dont tu me combles sans cesse,
Et qui m’éclairent, comme la lumière du soleil ;
Par elles tu me montres le chemin sûr.
Merci mon Dieu, de m’avoir créé
De m’avoir du néant appelé à l’existence
D’y avoir marqué Ta divine empreinte
Et de ne l’avoir fait que par Amour. Merci.
Noéline Fournier, laïque – Chemin de Carême– Dimanche 18 février 2018
Merci pour cette belle réflexion sur l’amour que doit avoir un chrétien,Madame Noéline vous avez une voix pleine de douceur,qui est agréable à l’oreille et qui fait pénétrer la Parole dans nos coeur,qui nous met sur le chemin du CHRIST,Merci