Prédication disponible en format audio.

Au fil des siècles, le Peuple d’Israël a vécu, dans la prière, une relation de cœur à cœur avec Dieu. Les Psaumes sont nés de cette prière. Et déjà, nous ne pouvons que constater avec eux que le visage de Dieu qu’ils nous transmettent le plus souvent est celui d’un Père, rempli de Tendresse, d’Amour, de Miséricorde et de Compassion pour sa créature qu’il sait être remplie de faiblesse et sujette à tant d’épreuves et de difficultés en cette vie… Mais il est là, imperturbablement fidèle, toujours prêt à lui venir en aide, à la consoler, la réconforter, l’encourager, la relever et la combler de sa Bonté… Lisons tout simplement quelques extraits de ces Psaumes. Nous citerons également « la Septante », cette traduction grecque réalisée par la communauté juive d’Alexandrie à partir du troisième siècle avant Jésus Christ, et nous constaterons à quel point ils percevaient déjà Dieu comme étant avant tout « compatissant et miséricordieux »…

Therese-de-Lisieux
« Bénis le Seigneur ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être. Bénis le Seigneur ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! Car il pardonne toutes tes offenses, et te guérit de toute maladie » (A l’époque, on croyait que la maladie était un châtiment que Dieu, dans sa justice, avait envoyé au pécheur ; la guérison d’un malade était alors vu comme un acte de Miséricorde, Dieu en enlevant l’effet, la maladie, supprimait sa cause, le péché, par la surabondance de son Pardon, de sa Miséricorde). « Il réclame ta vie à la tombe », poursuit le Psalmiste, avec toujours en arrière fond : « Le salaire du péché c’est la mort », comme l’écrit St Paul, qui poursuit : « mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23). « Il réclame donc ta vie à la tombe », écrit le Psalmiste, « et te couronne d’Amour et de Tendresse ». La Septante a : « Il te couronne de Miséricorde et de Compassion »… En effet, « le Seigneur est Tendresse et Pitié, lent à la colère et plein d’amour »… La Septante : « Le Seigneur est compatissant et miséricordieux, patient et plein de miséricorde »… « Il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour » (Septante : « sa miséricorde ») pour qui le craint. Aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés ; comme la tendresse du père pour ses fils, tendre est le Seigneur pour qui le craint »… La Septante a : « comme la compassion d’un père pour ses fils, compatissant est le Seigneur pour qui le craint »… « Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière… Mais l’amour du Seigneur (Septante : « la Miséricorde du Seigneur ») sur ceux qui le craignent est de toujours à toujours » (Ps 103(102). C’est pourquoi « je m’appuie sur le Seigneur, et ne faiblirai pas », et pourtant les occasions de faiblesse ne manquent pas ! « Mais, j’ai devant les yeux ton amour » (Septante : « ta miséricorde ») (Ps 26,1-3), et grâce à toi, de chute en relèvement, « je ne faiblirai pas »… En effet, « c’est toi que j’espère tout le jour, en raison de ta bonté Seigneur. Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours »… Septante : « Rappelle-toi, Seigneur, tes œuvres de compassion et de miséricorde »… Et donc, « oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; et dans ton amour (Septante : « ta miséricorde »), ne m’oublie pas. Il est droit, il est bon le Seigneur, lui qui montre », inlassablement, jour après jour, « aux pécheurs le chemin… A cause de ton nom, Seigneur, pardonne ma faute, elle est grande. Est-il un homme », pécheur, « qui craigne le Seigneur ? Dieu lui montre le chemin qu’il doit prendre », et si « souffrance et angoisse » ne peuvent qu’être les conséquences de « toute âme qui fait le mal » (Rm 2,9), en reprenant ce bon chemin que Dieu, inlassablement, lui montre encore et encore, « son âme habitera le bonheur » (Ps 25). « Moi », en effet, écrit-il, et il parle d’expérience, en homme pécheur lui aussi, « je prends appui sur ton amour » (Septante : « sur ta miséricorde ») : aussi, « que mon cœur ait la joie de ton salut ». Alors, « je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait » (Ps 13). « Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur », disait Ste Thérèse de Lisieux… Car nous le savons, cette prière que nous lui adressons avec le Psalmiste sera toujours exaucée : « Pitié pour moi, mon Dieu dans ton amour, selon ta grande miséricorde efface mon péché »… Septante : « Fais-moi miséricorde, ô mon Dieu, selon ta grande miséricorde et l’abondance de tes compassions enlève ma faute » (Ps 50)… Oui, « pitié, Seigneur, je dépéris… Et toi, Seigneur, que fais-tu ? Reviens, Seigneur, délivre-moi, sauve-moi en raison de ton amour » (Septante : « en raison de ta miséricorde »)… « C’est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais. Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus » (Ps 22,5-6). C’est pourquoi, moi aussi, « tout le jour, j’espère en toi », car « j’ai devant les yeux ton amour », et « pour moi, grâce à ton amour », (Septante : « grâce à ta miséricorde »), « j’accède à ta maison »… Alors, « allégresse pour qui s’abrite en toi, joie éternelle » (Ps 5)…

Prions : Seigneur, tu connais nos faiblesses, nos difficultés, nos fragilités, nos misères… Mais toi Tu Es Amour, Tu n’Es qu’Amour, infiniment… et nous voulons espérer, encore et encore, en l’infini de ton Amour, et en sa Toute Puissance… Nous t’offrons tout, tout ce qui dans nos vies n’a pas correspondu à ton attente, et nous espérons tout de ta Bonté, de ta Tendresse, de ton infinie Patience… « Seigneur, rend-nous la joie d’être sauvés, que l’Esprit généreux nous soutienne » (Ps 50). Alors, nous aussi, « nous chanterons éternellement les Miséricordes du Seigneur »…

 

Jacques Fournier, Diacre – Chemin de Carème

Transcription audio : Jacques Fournier