Prédication disponible en format audio.
Le Messie vient « illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix » (Lc 1, 79). Chaque matin, à l’office des Laudes, les chrétiens chantent la prière du Benedictus révélée par l’Esprit Saint à Zacharie, le père de saint Jean Baptiste.
Cette prière représente une rétrospective de l’histoire d’Israël et une prospective, grâce de Dieu et tâche confiée à l’humanité.
L’espérance, vertu théologale, s’enracine dans l’histoire. Si Dieu a libéré l’homme hier, Il le libérera demain et aujourd’hui. Au cours de la messe, tout de suite après les paroles de la consécration, les fidèles chantent l’anamnèse : « Nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Le passé, le futur et le présent ne font qu’un dans l’acte éternel du Salut accompli par Jésus sur la croix et dans sa victoire sur la mort.
Zacharie, rempli de l’esprit de prophétie, annonce l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament : « Bénis soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David son serviteur, comme il l’avait dit dans la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens ». Le Messie naîtra dans la maison de David. Le roi David était de Bethléem. Joseph, l’époux de Marie, né aussi à Bethléem, enracine l’enfant Jésus dans la maison du roi David.
Zacharie annonce la visite et la rédemption d’Israël qui s’étendra à toute l’humanité, en apportant la victoire sur le mal, le malin et la mort, ennemis de l’humanité.
Pour préparer l’avènement du Messie, Jésus, c’est Jean Baptiste, le fils de Zacharie et d’Élisabeth qui a été choisi : « Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut ».
Cette libération concerne tout d’abord le pardon des péchés. Il ne s’agit pas d’une victoire militaire mais d’une victoire sur le mal qui se trouve dans les tréfonds de l’âme, comme une révolte contre Dieu, soupçonné d’ignorer les besoins et les souffrances des hommes.
Au désert, dans la solitude et le silence, Jean le Baptiste annoncera l’amour et la tendresse de Dieu.
En libérant l’homme du péché, Dieu le conduit à la plénitude et au bonheur. Le Salut de Dieu se déploie non seulement dans l’esprit de l’homme mais aussi dans son corps, dans son intelligence et dans ses sentiments. Libération intégrale des enfants de Dieu appelés à partager la béatitude même de Dieu en participant à sa sagesse.
Zacharie emploie le symbole cosmique de l’« astre d’en haut » pour éveiller la connaissance de Dieu à partir de l’expérience de la lumière du soleil.
Si des religions païennes adoraient le soleil comme un dieu, il n’en va pas de même pour le croyant de la Bible: « Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et en vérité qu’ils doivent adorer » (Jn 4, 24), avait dit Jésus à la femme de Samarie.
Demandons à Dieu de nous guider sur le chemin de la paix, en nous accordant la lumière de la foi qui nous fera comprendre la dignité sacrée de tout homme et la gravité des guerres qui causent malheur, morts et maladies alors que notre Dieu veut la vie, comme l’enseigne saint Irénée de Lyon (+200) : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme est de voir Dieu ».
