Prédication disponible en format audio.
L’Évangile très court de ce jour ne peut que nous interpeller, car nous venons d’entrer, il y a deux jours, dans une période de « jeûne », un jeûne à définir bien sûr, et voici que nous voyons ici le débat entre Jésus et les disciples de Jean-Baptiste sur la question du jeûne. Les disciples de Jésus ne jeûnent pas. « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-il pas ? » est-il demandé à Jésus. La réponse de Jésus ne comporte pas le mot « disciple ». Jésus leur répond : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’époux est avec eux ? » Jésus parle des invités de la noce, plus littéralement, « les fils de la chambre nuptiale », ceux qui sont choisis par l’époux pour aller chercher la fiancée, le jour du mariage. Lui, Jésus, est l’époux, et la fiancée, c’est l’Église, l’épouse de l’Agneau. La Nouvelle Jérusalem de l’Apocalypse est présente, lorsque Jésus est là. On est à la fois dans le « déjà-là », et le « pas-encore ». Le « pas-encore », parce que, même si Jésus est présent dans notre vie – Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde – nous sommes loin de l’intimité que nous aimerions avoir avec Lui.
Jésus nous invite ici à changer notre regard sur ce jeûne dont on nous parle, à regarder non pas les actes que nous devons poser pour jeûner, que ce soit par tradition, par habitude ou par devoir… Non, Jésus, nous invite à regarder vers Lui, à « jeûner par amour », pour nous rapprocher de Celui qui est déjà là. Et on rejoint alors la première lecture d’Isaïe, au chapitre 58, où Dieu dit : « Voici le jeûne qui m’est agréable », ce jeûne qui nous déloge de notre routine, « faire tomber les chaînes injustes, partager son pain avec celui qui a faim ». « Jeûner d’égoïsme, et s’équiper de compassion pour les autres », disait le Pape François en 2017. Il disait aussi :
« Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.
Jeûnez d’insatisfaction, d’ingratitude et remplissez-vous de gratitude.
Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience.
Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.
Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu.
Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la vie.
Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière.
Jeûnez de tristesse et d’amertume, et remplissez votre cœur de joie.
Jeûnez d’impiété et de vengeance, et soyez remplis d’actes de réconciliation et de pardon.
Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.
Si nous pratiquons ce style de jeûne, notre quotidien sera rempli de paix, de joie, de confiance les uns dans les autres et de vie. » C’est ainsi que s’exprimait le Pape François.
Oui, notre quotidien sera un temps de joie, car déjà éclairé par la lumière de Pâques. Un temps de joie, la joie de l’espérance de vivre toujours plus proche de Jésus.
Prions. Seigneur, permets-moi d’avoir toujours plus faim et soif de toi, révèle-toi, chaque jour, un peu plus à moi. Que ton Esprit Saint maintienne mon cœur tourné vers ton amour, persévérant dans ce jeûne que j’ai commencé par amour pour toi, qu’il me donne une vie nouvelle et une vivante espérance, les yeux fixés sur toi. Et que par Ta grâce, je puisse moi-même semer l’espérance autour de moi. Amen !
Vendredi après les Cendres – 7 mars 2025 – Roger Gaud, laïc – Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.