Prédication disponible en format audio.
« Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu »
Liberté de l’homme, dont le « oui » à Dieu a de la valeur précisément parce qu’il peut dire « non »…
L’homme n’a pas besoin de chercher Dieu sur la pointe des pieds. C’est Dieu qui tend la main en sa direction. Il n’impose pas le contact par la force, mais le rend possible.
L’homme est une créature qui peut se décider pour ou contre Dieu. Souvent Dieu nous conduit au désert pour parler à notre cœur (Os 2, 16) :
« C’est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ».
« Le désert te dépouille. Il te réduit à l’essentiel. Il te prive de garde-robe. Il t’enlève du dos les habits que tu as considérés jusqu’alors comme absolus, et te fais comprendre que ton identité va bien au-delà des apparences. »
Dieu se cache pour ressusciter le désir de l’homme de le chercher, car seul un cœur qui désire est capable de rencontrer Dieu.
Il se cache pour transférer l’homme du domaine de l’apparence à la demeure de l’être.
Il se cache afin que l’homme ne se contente pas de se bercer d’illusions, mais pour qu’il se remette sans cesse en mouvement sur les chemins de la foi qui nous éduquent à nous fier en Dieu seul dont les pensées sont trop éloignées des nôtres.
Dieu se cache parce qu’il a besoin de l’aide des hommes pour se manifester.
Nous pensons que Dieu nous aide. Cela est vrai. Mais il est tout aussi vrai que l’homme aide Dieu. Dieu en a voulu ainsi : Lui qui n’a besoin de personne a voulu avoir besoin de l’œuvre de la créature humaine pour manifester son œuvre créatrice et recréatrice.
Dieu demeure dans le silence, et le silence de l’homme face à Dieu est consonance et louange, foi confiante et amour qui attend… qui nous attend…
Même lorsque règne le silence, Dieu ne se tait pas. Son retrait entend manifester une Parole que seul le silence peut capter, accueillir, conserver et énoncer.
Le fait que Dieu demeure caché n’est pas de l’ordre de l’énigme, mais du mystère qui implique l’exigence d’un changement d’attitude, d’une purification du cœur, d’une transformation de la mentalité, afin que l’homme puisse accueillir son Seigneur.
Le mystère, en effet, n’est pas ce que l’on ne comprend pas, mais ce dont on ne viendra jamais à bout, qui ne cesse jamais de stimuler notre soif de savoir.
Le mystère est ce que l’on comprend de mieux en mieux à mesure que l’on se laisse transformer par ce qu’on y capte et accueille.
Le mystère n’est pas une réalité obscure, mais lumineuse, la plus lumineuse, qui éclaire tout le reste dans la mesure où l’on est entraîné par l’irradiation de sa Lumière.
Dieu se tait pour faire entrer l’homme en lui-même. Là, l’homme entre en contact avec le plus profond de son être sauvegardé par le silence. En rentrant en soi de manière féconde, l’homme découvre que le silence n’héberge pas un vide, mais une présence, l’homme caché du cœur, qui s’ouvre également à la rencontre avec le Dieu caché dont l’homme est l’image.
Une légende hindoue raconte à propos de ce difficile retour à son propre cœur :
« Un jour, Dieu s’est fatigué des hommes. Ils le poursuivaient continuellement, en lui demandant sans cesse quelque chose. Il décida alors de se cacher pour quelque temps. Réunissant ses conseillers, il les interrogea :
« Où dois-je me cacher ? Quel est le meilleur endroit ? »
Certains répondirent : « Sur la cime de la plus haute montagne. »
D’autres suggérèrent : « Le fond de la mer est l’endroit le plus sûr. Du côté obscur de la lune. Là personne ne te trouvera. »
Dieu se tourna alors vers son ange le plus intelligent : « Et toi, que me conseilles-tu ? » L’ange intelligent lui répondit en souriant : « Cache-toi dans le cœur de l’homme ! C’est le seul endroit où il ne va jamais ! »
Ce n’est qu’avec une mentalité renouvelée et un esprit transformé qu’il est possible de percevoir et de comprendre la Présence de Dieu.
La Voie vers Dieu passe par les désirs de notre cœur, tout simplement parce que ces désirs y sont mis par lui.
Quand on goûte à Dieu, ne serait-ce qu’un instant et dans une faible lueur d’espoir, les miettes ne suffisent plus. On devient désir du Pain de Vie.
Il ne nous suffit plus alors d’être content, nous voulons la Plénitude. C’est l’Esprit de Dieu qui demeure dans la personne et l’attire vers sa Destination.
Le Désir de Dieu est présent dans nos désirs, les purifie et les illumine.
« Car la mort commence au premier souffle de vie,
Et la Vie commence quand la mort se produit » John OXENHAM.
Bonne méditation…
Octave de Pâques – Mercredi 24 avril 2019 – Noëline Fournier, laïc
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