Prédication disponible en format audio.
Aujourd’hui, c’est le « Mercredi des Cendres », le premier jour du Carême.
Alors : « Joyeux Carême à tous ! »
– C’est par ces mots, un peu surprenants, qu’il y a quelques années, à la Cathédrale, le frère dominicain qui avait présidé la cérémonie des Cendres avait conclu sa prière d’envoi.
« Joyeux Carême à tous ! » Cette expression nous avait déroutés, voire même choqués plus d’un !
Se souhaiter de joyeuses fêtes de Pâques, un joyeux Noël ou encore une joyeuse fête de l’Assomption , voilà qui nous paraît habituel ; et conforme à ce que l’on est prêt à entendre !
Mais parler de joyeux Carême, avouez que cela peut surprendre de prime abord !
En effet, souhaiter un « joyeux Carême » peut paraître étonnant alors qu’on vient d’entendre, dans l’Évangile du jour, un texte qui nous invite à jeûner, à prier, à faire l’aumône … bref à faire des efforts ! Et d’une façon générale, l’idée de faire des efforts ne nous ouvre pas à la perspective d’une joie extraordinaire !
Mais en fait, si l’on y réfléchit un tant soit peu, on se rend compte que cette invitation à entrer avec joie dans le Carême est parfaitement à propos.
Peut-être que ce qui m’a permis de le comprendre, c’est une interview -que j’ai entendue récemment- du philosophe chrétien Daniel Marquet. Il disait, dans cette interview où on le questionnait à propos de la Vie Éternelle, que, pour lui, la source de la souffrance de l’homme (au sens large du terme) réside dans son éloignement d’avec Dieu ; et, qu’au contraire, plus on est proche de Dieu, plus la souffrance disparaît.
Et Daniel Marquet nous expliquait ainsi que la « Vie Éternelle » serait un lieu (ou plutôt un état) où il n’y aurait plus aucune souffrance, aucune larme, un état où n’existeraient plus les cris, ou le deuil … dans la mesure où -précisément- nous vivrons dans une intimité totale avec Dieu.
À ce moment-là, nous vivrons ce que l’on appelle la « vision béatifique », c’est-à-dire que -sans fusion ni confusion- nous ne ferons plus qu’un avec Dieu !
Et si on adhère à cette façon de voir, on s’aperçoit que, plus on est proche de Dieu, moins il y a de la souffrance et plus on est heureux !
Or le texte de la liturgie d’aujourd’hui nous invite précisément à nous rapprocher de Dieu …. et le jeûne, l’aumône et la prière sont trois moyens privilégiés que nous propose le Seigneur pour nous rapprocher de son Père. Et en ce sens, on peut comprendre que si le Carême consiste à faire ces efforts qui nous sont demandés, cela devrait précisément être des sources de joie !
Alors bien sûr il y a jeûne et jeûne ; aumône et aumône ; et prière et prière.
Il s’agit de faire tout cela « en déchirant nos cœurs et non pas nos vêtements » comme il est écrit dans le livre du prophète Joël que nous avons entendu en première lecture …
Et bien sûr, il s’agit de faire tout cela dans la discrétion pour éviter d’être comme ces hypocrites que le Seigneur fustige et dont il nous dit qu’ils ont déjà leur récompense ici-bas.
Alors oui ! « Joyeux Carême à tous ! »
PRIONS : Seigneur, aide-nous à entrer d’un pas décidé dans ce chemin que tu nous proposes …., un chemin où nous serons invités à vivre « dans le secret », le jeûne, la prière et l’aumône. Tout cela nous demandera certes quelques efforts … mais nous pouvons être certains que nos efforts seront récompensés bien au-delà de ce que nous pourrions espérer.
Merci donc, Seigneur, de continuer à être notre guide quotidien chaque jour de ce Carême qui s’ouvre devant nous. Amen !
Et « Joyeux Carême à tous ! »
Mercredi des cendres 5 mars 2025 – Roger Gaud, laïc – Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.