Prédication disponible en format audio.

Aujourd’hui lundi 14 avril nous entrons dans la Semaine Sainte et le texte de la liturgie du jour nous propose cet épisode que l’on connaît bien et que l’on appelle souvent « l’onction de Béthanie » On y voit Marie, la sœur de Marthe et de Lazare, verser un parfum de grand prix sur Jésus ; et on entend Jésus parler, pour la première fois, de son « ensevelissement ». Il dit à ceux qui critiquent l’attitude de Marie : « Laissez-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ». C’est-à-dire que Jésus a déjà en tête ce qui va lui arriver très prochainement, c’est-à-dire sa mort et ensuite bien sûr sa résurrection. Mais pour le moment, il est en train de penser à ce qu’il va se passer dans cette semaine et en particulier ce qui l’attend au Golgotha : le sacrifice sur la Croix.

Et pendant toute cette semaine, nous aussi nous allons être amenés à réfléchir à ce que le Christ a fait sur la Croix ce jour-là. Au fur et à mesure de notre « montée vers Pâques », nous aussi, nous allons essayer de prendre conscience du sens profond de la portée de ce sacrifice sur la Croix … que, finalement, nous ne pourrons jamais comprendre totalement tant il est grand et tant il est pour nous un sacrifice hors du commun !

En effet, ce sacrifice, il a quelques caractéristiques que nous percevons bien : on sait qu’il est librement consenti par Jésus, qu’il est accompli en accord avec le Père, qu’il est accepté par le Père mais pas voulu par le Père.

Mais au-delà de tout cela, ce sacrifice a également une caractéristique bien particulière et une valeur à la fois unique et essentielle : c’est un sacrifice « rédempteur » ! Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est que c’est le seul sacrifice qui a cette valeur « rédemptrice » pour nous effectivement !

Effectivement, on sait qu’il y a des personnes qui, dans un élan d’amour d’une extrême générosité, sont capables de donner leur vie pour en sauver d’autres … mais leur sacrifice, aussi admirable soit-il, n’aura jamais de valeur « rédemptrice » ! En effet quand une mère va jusqu’à sacrifier sa vie pour sauver son enfant ou quand Maximilien Kolbe choisit de donner sa vie en échange de celle d’un père de famille, il s’agit indéniablement d’un acte d’amour d’une incroyable portée !

Et on peut en dire tout autant de ces Résistants qui, à la fin de la guerre 39-45, ont préféré mourir sous la torture des nazis plutôt que de leur livrer le nom des autres membres de leur groupe de résistance ! Tous ces sacrifices sont admirables. Et ils sont une preuve d’une capacité d’amour hors du commun … mais aucun de ces sacrifices n’a libéré celui qui en a été le bénéficiaire, du poids de son péché ! Ces sacrifices, aussi admirables soient-ils, n’avaient pas de valeur « rédemptrice », n’avaient pas la possibilité, comme on l’a dit, de libérer de son péché celui qui en était le bénéficiaire !

Ça, seul le sacrifice de Jésus peut le faire ! Et pourquoi ? Précisément parce que lorsque Jésus monte sur la Croix, il ne le fait qu’après avoir pris sur lui tous nos péchés. Saint-Paul écrit dans sa deuxième lettre aux Corinthiens : « Celui qui n’avait pas connu le péché (Jésus donc) Dieu l’a, pour nous, identifié au péché [D’autres traductions disent -littéralement d’ailleurs- Dieu l’a « fait » pour nous, péché] Celui qui n’avait pas connu le péché, Dieu l’a, pour nous, identifié au péché afin que par lui ne devenions justice de Dieu. »

Ce que saint Paul veut nous dire, c’est que lorsqu’on crucifie, tue et supprime le Christ en Croix, c’est notre péché que l’on tue et supprime.

Quel cadeau Jésus nous a fait ! Il prend sur lui tous nos péchés pour qu’à sa mort, ce soit aussi la mort de nos péchés … et l’ouverture donc d’un chemin vers le ciel où le Père nous attend.

Alors effectivement cela peut paraître de la folie pour ce que les Grecs appelaient les sages et ça a été certainement une pierre d’achoppement -un scandale- pour les Juifs.

Et pourtant, toujours ce même saint Paul, il nous dit, dans sa première lettre aux Corinthiens  (V18) : « Le langage de la Croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu. »

Et il va même un peu plus loin (V22 à 25) : « Alors que les Juifs demandent des signes et que les Grecs sont en quête de sagesse, 23nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens !  24Mais pour ceux qui sont appelés, (Juifs et Grecs), c’est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 25Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes … »

Seigneur, Oui, nous te remercions de ce que tu as fait ce jour-là ! Et nous te demandons de nous guider vers ce chemin qui nous mènera vers le Père ! Merci d’avoir pris sur toi tous nos péchés et merci de nous aider à comprendre, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la grandeur du sacrifice que tu as fait pour nous sur la Croix ! Merci, Seigneur.

 

Lundi Saint – 14 avril 2025 – Roger Gaud Laïc – Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.