Prédication disponible en format audio.
Le pape François rappelle aux chrétiens qu’ils sont tous disciples missionnaires de Jésus le Christ.
La Vierge Marie, modèle de foi, brille au cœur de l’Église comme la femme juive, disciple et missionnaire de son fils.
En 2007, le pape François avait participé, en tant qu’archevêque de Buenos Aires (Argentine), à la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes qui s’était tenue au sanctuaire marial d’Aparecida au Brésil. Le thème de ce grand rassemblement, appelé à élaborer les lignes directrices de la vie chrétienne en Amérique latine, était « Disciples et missionnaires de Jésus-Christ pour que nos peuples aient la vie en lui ». La Vierge Marie y était présentée comme la plus parfaite réalisation de l’existence chrétienne.
Tournée vers Dieu qui se révèle à Israël, attentive à la Parole de Dieu lors des prières à la synagogue de Nazareth, aimant chanter les Psaumes et mémoriser les prophéties d’Isaïe, Marie est bien « la disciple la plus parfaite du Seigneur[1] ».
Tout commence par l’écoute de Dieu que nous pouvons désigner comme le premier commandement : « Écoute, Israël, le Seigneur est le seul Dieu. Tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces » (Deutéronome 6, 4). Cette prière que nos frères juifs reprennent chaque matin rythmait aussi les journées de Marie à Nazareth.
Des « comment » et des « pourquoi »
Femme libre et forte, en connexion permanente par la prière avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Marie a accueilli l’annonce de l’ange Gabriel avec foi et questionnement, cherchant à comprendre la volonté de Dieu : « Comment cela sera-t-il puisque je ne connais pas d’homme ? » (Évangile selon saint Luc 1, 34). Dans la vie de Marie comme dans notre existence il y a des « comment » et des « pourquoi ».
Marie n’a pas tout compris à l’avance. Saint Luc précise que Joseph et Marie ne comprirent pas le comportement de Jésus qui à l’âge de douze ans était resté au temple de Jérusalem à s’entretenir avec les docteurs de la Loi au lieu de marcher dans la caravane de retour en Galilée après la célébration de la fête de Pâques. Marie s’exclama : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Ton père et moi nous te cherchons, angoissés » (Évangile selon saint Luc 2, 48).
Nous non plus, nous ne comprenons pas tout et nous interpellons Dieu sur les événements qui nous bouleversent. Lors du séisme en Haïti le 12 janvier 2010, une jeune religieuse, joyeuse et fervente, criait dans une école de Port-au-Prince : « Pourquoi ? Pourquoi ? » Ne comprenant pas le décès de ses proches écrasés par l’effondrement de leur maison.
Dans le cœur de Marie
Disciple de Jésus, Marie gardait fidèlement dans son cœur les paroles et les actes de son fils. Son cœur rassemblait la Loi, les Psaumes et les Prophètes, la Parole de Jésus ainsi que les propos, les cris et les espoirs des hommes et des femmes de son peuple sous le joug de l’Empire romain. Sa prière du Magnificat reflète la profondeur de la souffrance humaine et la hauteur de la gloire de Dieu qui élève les opprimés, « les courbés » qui mettent leur confiance en Lui. C’est dans le cœur de Marie que sont accueillis aussi les disciples de Jésus devenus les fils de Marie : « Femme, voici ton fils » (Évangile selon saint Jean 19, 26).
En synergie avec le Saint-Esprit
Croyante parfaite, Marie ne dit pas « je ferai ceci ou cela pour Dieu » mais « qu’il me soit fait selon ta parole » (Évangile selon saint Luc 1, 38). C’est l’Esprit Saint qui va agir en elle.
Disciple parfaite, elle met en application, en synergie avec l’Esprit Saint, la volonté divine portée par l’archange Gabriel. Marie se rend disponible pour la nouvelle mission que Dieu lui confie: « Voici la servante du Seigneur. » Elle met de côté ses projets personnels pour marcher sur la route de l’abandon entre les mains de Dieu.
Seigneur Jésus, toi qui es « le chemin, la vérité et la vie », accorde-nous par l’intercession de ta Mère, la Vierge Marie, la grâce de la disponibilité pour la mission. Puissions-nous devenir entre tes mains comme l’argile entre les mains du potier pour que nous soyons façonnés par l’Esprit Saint « disciples missionnaires », comme Marie.
Fr. Manuel Rivero o. p.
Cure de la cathédrale, Saint-Denis de La Réunion
[1]« Disciples et missionnaires de Jésus-Christ pour que nos peuples aient la vie en lui ». Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes. Aparecida. Paris, Bayard-Cerf, 2008. N°266.
Je veux devenir un disciple missionnaire de Christ en 2015