Prédication disponible en format audio.
La scène que Jésus met aujourd’hui sous nos yeux est vraiment merveilleuse. Elle devrait être gravée dans le cœur de tous les chrétiens. On devrait s’en souvenir à chaque fois que l’on va à la messe, comme à chaque fois qu’on se rend à confesse’ !
Deux hommes se tiennent dans le Temple de Jérusalem. Devant, presqu’à l’entrée de la partie réservée aux prêtres, se tient un croyant fier de lui, debout, satisfait de sa piété et de ses dévotions qu’il présente au Seigneur en attendant sa récompense. Et puis, quelques dizaines de mètres derrière lui, recourbé dans un coin et caché par une colonne, un pauvre type, honteux de lui-même, écrasé par sa faiblesse, qui n’a pour prière qu’une humble demande de pardon.
Seul le second est rentré chez lui justifié, nous dit Jésus. Autrement dit, lui seul a accueilli la grâce de Dieu en son cœur, lui seul a permis à l’amour divin de purifier son péché de publicain. L’humble regret de nos péchés suffit à notre Seigneur. Dieu ne nous en demande pas plus. Nous n’avons qu’à assumer notre misère et la lui offrir. C’est tout ce qu’il attend de nous pour nous justifier.
Cela paraît facile mais en réalité c’est une véritable révolution psychologique pour les modernes que nous sommes. Aujourd’hui, nous avons perdu le sens du péché. On ne se sent plus coupable de nos fautes. C’est même plutôt l’inverse. On aurait tendance à accuser Dieu de nous avoir faits trop faibles ou de ne pas nous aider assez face à la tentation. Qui d’entre nous, après avoir succombé à l’une d’elle n’a jamais pensé : « Mon Dieu, pourquoi ne m’as-Tu pas empêché de retomber dans mon péché ? ». Et encore, il faut ici que l’on regrette sa faute. Mais parfois, il nous arrive même de ne plus se sentir plus coupable de rien du tout. « J’ai pas tué, j’ai pas volé » entend-on souvent. Et l’on accuse alors le Bon Dieu d’être responsable de tous les maux dont souffre notre humanité.
Alors demandons à l’Esprit Saint, durant ce Carême, de nous donner un cœur de publicain. Un cœur simple. Un cœur qui reconnaît humblement ses fautes. Sans faux semblants ni autojustification. Mais un cœur qui ne craint pas de s’approcher ainsi du Seigneur. Car il entend l’Esprit Saint qui murmure au fond de son âme : « mon enfant, ne crains rien, si ton cœur de condamne, n’oublie pas que Dieu est bien plus grand que ton petit cœur. »
Méditations Carême 2019 – Samedi 30 mars 2019 – Fr. Clément Binachon O.P.
Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.