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« Seigneur mon Dieu, mon espérance, fais-moi vivre, car je compte sur toi »…
« Parler de l’espérance, c’est dire la place que tient l’avenir dans la vie religieuse du peuple de Dieu, un avenir de bonheur auquel sont appelés tous les hommes (1Tm 2,3-6). Les promesses de Dieu ont révélé peu à peu à son peuple la splendeur de cet avenir qui ne sera pas une réalité de ce monde, mais « une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste » (He 11,16) : « la vie éternelle » où l’homme sera « semblable à Dieu » (1Jn 2,25 ; 3,2 ; cf. Gn 1,26-28 ; Rm 8,28-30).
Ce sont la confiance en Dieu et en sa fidélité, la foi en ses promesses, qui garantissent la réalité de cet avenir (cf. He 11,1) et qui permettent au moins d’en deviner les merveilles. Il est dès lors possible au croyant de désirer cet avenir ou, plus précisément, de l’espérer. En effet, la participation à cet avenir indubitable reste problématique, car elle dépend d’un amour fidèle et patient qui est une exigence difficile pour une liberté pécheresse. Le croyant ne peut donc absolument pas se fier à lui-même pour atteindre cet avenir. Il ne peut que l’espérer, dans la confiance, du Dieu en qui il croit et qui peut seul rendre sa liberté capable d’aimer. C’est enracinée ainsi dans la foi et dans la confiance que l’espérance peut se déployer vers l’avenir et soulever de son dynamisme toute la vie du croyant » (P. Jean Duplacy, « Espérance », Vocabulaire de Théologie Biblique).
Or, la grande promesse de Jésus est de nous rejoindre, dès maintenant, dans la foi, pour construire une relation de communion, en cœur à cœur, dans « l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3 ; 2Co 13,13)… Et il se propose d’enlever tout obstacle qui ne permettrait pas de la vivre pleinement, et cela jour après jour, instant après instant, encore et encore, encore et toujours : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève (littéralement : l’enlevant) le péché du monde » (Jn 1,29). Ste Elisabeth de la Trinité, Carmélite à Dijon (1880 – 1906) écrivait : « Il n’y a qu’un mouvement au cœur du Christ : enlever le péché et emmener l’âme à Dieu »…

Peu avant sa mort, Jésus nous a fait de magnifiques promesses qu’il se propose de réaliser dès maintenant, dans la foi, en attendant leur pleine réalisation par-delà notre mort… Elles nourrissent notre espérance de vivre le plus pleinement possible, alors que nous ne connaissons que trop bien toutes nos pauvretés, nos misères et nos faiblesses… Heureusement, si nous lui offrons tout, jour après jour, il les « enlève » et réalise ses promesses : « Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures, sinon vous aurais-je dit ; je pars vous préparer une place ? Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi afin que là où je suis, vous aussi vous soyez » (Jn 14,1-3).
« Où » est Jésus ? Uni au Père dans la communion d’un même Esprit, d’une même Lumière, d’une même Vie, un Esprit qu’il reçoit du Père de toute éternité en Don gratuit de l’Amour, Esprit par lequel le Père l’engendre en Fils de même nature que Lui (Jn 4,24), « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière » (Crédo)…
Et cette promesse de nous « prendre près de lui » se réalise par le Don de ce même Esprit, qui nous rejoint, s’unit à notre esprit et nous donne ainsi de pouvoir « vivre » son « insondable richesse » (Ep 3,8)… « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; 2Co 3,6)…
Alors s’accomplira aussi, par ce Don de l’Esprit qui est Vie (Ga 5,25), cette autre promesse de Jésus : « Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai vers vous. Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous verrez que je vis, et vous aussi vous vivrez. Ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jn 14,18-20). « Vous verrez que je vis », vous prendrez conscience que Je Suis Vivant car, sans me voir encore, vous aussi « vous vivrez » de cette même Vie… Et c’est cette Vie, en la vivant, que « vous reconnaitrez »…
« L’espérance de l’Eglise est, dans la foi, une espérance comblée. Car le Don de l’Esprit a achevé d’accomplir les promesses (Ac 2,33.39) » (P. Jean Duplacy)…
« Je ne vois pas bien ce que j’aurai de plus après la mort que je n’ai déjà en cette vie. Je verrai le Bon Dieu, c’est vrai ! Mais pour être avec Lui, j’y suis déjà tout à fait sur la terre » (Ste Thérèse de Lisieux)…
Prions avec St Paul
« Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude, dans votre acte de foi, la joie et la paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la puissance de l’Esprit Saint » (Rm 15,13). « Et l’espérance ne déçoit pas, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5)…
mardi de la deuxième semaine de Carême – 18 mars 2025 – D. Jacques Fournier