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« Veillez et priez » !
« Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment, pour faire leur prières, à se camper dans les synagogues et les carrefours, afin qu’on les voie.
En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là, dans le secret : et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra ». Mt. 6,5-6
Jésus se préoccupe de la prière de ses disciples. Il veut qu’ils prient, qu’ils prient beaucoup et avec insistance.
Il faut avoir la ténacité de l’ami importun qui dérange en pleine nuit et finit par recevoir tout ce dont il avait besoin ou encore le courage de la veuve qui insiste auprès du juge et réussit à obtenir gain de cause. Bref, il faut prier sans cesse et ne pas se décourager.
La prière est un don que l’on peut se disposer à recevoir dans le recueillement et le silence, et par une certaine discipline de vie.
Nul chrétien ne peut vivre sans prier, mais qui faut-il prier. Le Père.
Le Notre Père est la prière de la loi nouvelle. Dans le Nouveau Testament, le mot « Père » devient la désignation pure et simple de Dieu. Toute l’originalité de la prière de Jésus tient dans un mot araméen, sa langue maternelle : Abba. Cette appellation ne peut venir que de Jésus lui-même. Le Père est un « je » qui peut nous parler et un « tu » à qui nous pouvons parler. Le Père nous aime toujours le premier et toujours sans réserve, si bien qu’il ne nous fera jamais de mal, ni à nous ni à personne.
Prier dans le secret,
Quand tu pries dans le secret, utilise le petit mot qui te servait à interpeller ton père quant tu étais enfant, et adresse-le au Père du Ciel. C’est un privilège extraordinaire que de pouvoir appeler le Créateur du ciel et de la terre « Père ». « Dieu le Père a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba ! Papa ! » ( Gal. 4,6). Nous commençons ainsi à faire l’expérience de notre relation filiale.
La joie de Dieu, c’est d’être ses enfants dans le Fils par excellence. Déjà l’Esprit nous pousse à prier avec la familiarité d’un enfant parlant à son père.
Thérèse MARTIN (1873-1897), canonisée en 1925 et maintenant Docteur de l’Église, parlera de Papa le Bon Dieu à partir de sa contemplation inouïe de la miséricorde du Père.
Dans son acte d’offrande à l’amour miséricordieux, elle disait :
« Au soir de cette vie, je paraitrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des tâches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre justice et recevoir de votre amour la possession éternelle de vous-mêmes. »
Si ton père de la terre a été un être merveilleux de présence, de bonté et de tendresse, que son souvenir te serve de tremplin pour t’élancer vers le Père du ciel dans la prière.
Si, au contraire, il a été absent ou défaillant, que le Père du ciel vienne combler les insuffisances de celui qui t’a engendré. Présent, absent ou défaillant, tout père sème au cœur de son enfant le désir d’un plus grand que lui. Notre recherche constante du bonheur n’est peut-être rien d’autre qu’une recherche insatiable du Père. Il sera le bonheur de tous ses enfants.
Prie ton Père dans le secret de ta chambre ou de ton cœur. Le temps que tu consacres à la prière silencieuse donne un sens toujours plus profond à ta vie et t’ouvre davantage à la vie selon l’Evangile. Au fil de ta prière abondante et persévérante, le désir de te conformer au projet de Dieu deviendra de plus en plus réalité. Moins on prie, moins on trouve le temps de prier. Plus on prie, plus on trouve le temps de prier. La prière t’aide à t’accepter toi-même, à accepter les autres et le monde, parce que tu es accepté sans condition par le Père.
Méditons :
Réjouissons-nous ! Le Père a écrit le nom de chacun d’entre nous dans le ciel et il nous invite au grand festin de la noce. Il nous a donné un billet gratuit pour la vie éternelle. Consacre donc du temps à la prière dans le secret.
« Aux jours d’espérance, soyez dans la joie ;
aux jours d’épreuve, tenez bon ; priez avec persévérance » (Rm 12, 9-13).
Noéline Fournier, Laïque – Avent 2017 – Lundi 18 décembre 2017