Prédication disponible en format audio.
En ce premier jour du nouvel an, la liturgie célèbre la Vierge Marie, Mère de Dieu.
Dieu a voulu recréer l’humanité en demandant la collaboration d’une jeune femme juive, Marie de Nazareth.
Par sa foi en l’annonce de l’ange Gabriel, Marie est devenue la nouvelle Ève, la femme nouvelle, cause de salut pour le genre humain, changeant ainsi le cours de l’Histoire, marquée jadis par la victoire du mal et du Malin.
La nouvelle création voulue par Dieu le Père a commencé dans le cœur de Marie. Saint Augustin ( 354-430) enseigne que Marie a accueilli d’abord le Fils de Dieu dans son cœur par la foi avant de l’engendrer par l’Esprit Saint dans ses entrailles maternelles de miséricorde.
Les grandes transformations du monde naissent dans le cœur. C’est dans son cœur que Marie a médité la Parole de Dieu et la Parole-événement, le Verbe fait chair, en elle par la foi.
Le salut du genre humain accompli par Jésus, Messie, dans son Incarnation, sa mort et sa résurrection, a jailli du cœur de Marie, femme de foi, heureuse d’avoir cru en la Promesse dévoilée par l’archange (cf. Lc 1, 45).
Dans les évangiles, Marie figure lors des grands événements du Salut : l’Annonciation, la Visitation à sa cousine Élisabeth, la naissance du Messie à Bethléem, les noces de Cana, le Calvaire et la Pentecôte.
À chaque nouvelle étape, Marie est présente. La Vierge Marie a reçu la grâce des commencements au service de tous.
Sa maternité ne se limite pas aux dimensions biologiques. Dieu l’a choisie non pas pour un temps ni pour une mission ponctuelle mais pour devenir pleinement la Mère de Jésus, la Mère de Dieu : mère physique, psychologique, spirituelle. C’est elle qui a façonné le corps, la psychologie et l’âme de Jésus, qui à son tour l’a sanctifiée d’une manière cachée et glorieuse.
Figure de l’Église, la Vierge Marie, Mère de Dieu, ne se comprend que dans sa relation au Christ et à l’Église, comme l’enseigne le Concile Vatican II dans sa Constitution « Lumen gentium », au chapitre VIII.
Sa maternité divine se déploie dans l’Église, dont elle est la figure et le membre par excellence.
Comblée de grâce, donnant la vie, la Vierge Marie conduit toujours au Christ et elle ne cesse d’intercéder pour l’humanité comme aux noces de Cana.
Les catholiques n’« adorent » pas Marie comme certains osent le dire de manière erronée. Ils vénèrent la Mère de Dieu, collaboratrice dans l’œuvre du salut, car Dieu a voulu que le salut de l’homme passe par l’homme, avec le concours de la foi et de l’action des hommes. Le Salut n’est pas plaqué sur le croyant mais offert à son intelligence, à son cœur et à son corps. La foi en Jésus-Christ imprègne alors toute la personne qui devient membre vivant, actif, de l’Église.
Dans l’Ave Maria, les catholiques se confient à l’intercession de la sainte Mère de Dieu : « maintenant et à l’heure de la mort, de la maladie, des épreuves, des tentations et des attaques du Malin … ».
À l’aube de cette nouvelle année, pourquoi ne pas reprendre la consécration à la Mère de Dieu, prêchée par saint Louis-Marie Grignion de Monfort et si chère au saint pape Jean-Paul II, dont la visite avait réjoui profondément notre île de La Réunion : « Bonjour, Marie, Mère de Dieu et notre Mère, je te prends aujourd’hui pour Mère et pour modèle, mon corps et mon âme, ma vie et ma mort, ce que je suis, ce que j’ai, je le mets entre tes mains, purifie-le, accepte-le et fais de nous de bons serviteurs du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à la suite de tous les saints, en particulier saint Dominique et de … »
Fr. Manuel Rivero O.P.
Aumônier du centre pénitentiaire de Domenjod (Saint-Denis-La Réunion).
Dominicains. Cathédrale de Saint-Denis (La Réunion).
Dimanche 1er Janvier 2017