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« Elève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Elève la voix, ne crains pas. » Isaïe, 40, 9
La méditation
Et si, en ce deuxième dimanche de l’Avent, notre méditation se faisait « une voix qui porte partout » ! Oh, bien petite, bien modeste, quoi que… Nous entendons régulièrement le pape François nous demander d’aller vers les « périphéries », c’est-à-dire de nous décentrer de nous-mêmes pour témoigner du Christ et de Dieu, là où des gens de toutes conditions et de tous horizons évoluent. Ce souhait du Saint Père rejoint une idée un peu semblable à l’extrait d’Isaïe, cœur de notre réflexion dominicale. Aimons le mouvement et les contrastes là où le prophète envoie l’ « évangélisateur » « toi qui portes la bonne nouvelle », aussi bien « au cœur de Jérusalem » que « sur une haute montagne ».
Prenons par conséquent le prophète au mot en utilisant trois verbes d’un pragmatisme lucide : Proclamer, Elever la voix, Dire. Tout le contraire de se retenir. Ne sommes-nous pas appelés en effet à annoncer le message de la consolation et du salut qui viennent de Dieu, l’œuvre qu’il accomplit en notre humanité ? Cependant, sommes-nous bien sûrs d’avoir accueilli d’abord nous-mêmes cette bonne nouvelle qui transforme nos existences et nos façons d’être ? Dans l’affirmative, et par le don du Seigneur, nous pouvons devenir une telle « voix » qui annonce sa venue. Faisons-le, avec des mots pour certains, tandis que d’autres ne s’exprimeront pas nécessairement de manière explicite, leur personne et leur style de vie suffiront pour montrer efficacement la direction de Celui qu’ils veulent faire connaître.
Oui, devenons ces envoyés « aux beaux pieds », porteurs d’un message de consolation et d’amour là où il n’est pas encore parvenu. Auprès d’hommes et de femmes de nos villes, de nos quartiers, dans ces « déserts » qui attendent en secret l’ouverture d’un chemin. Oui, il existe toujours des « ravins » à combler, des « collines » à abaisser ainsi que des « escarpements » au bord desquels la vie peine à retrouver son équilibre. Oui, en baptisés dans l’Esprit Saint, soyons des « précurseurs » pour celles et ceux qui entrent eux aussi dans ce « commencement » d’une vie nouvelle marquée par la foi et par « la joie de l’Evangile ».
Que cette prière prolonge notre méditation : « Père des cieux, entends le cri de ceux qui attendent ton divin réconfort. Inspire autour d’eux des proches pour qu’ils puissent trouver des paroles qui ouvrent une espérance. Fais que leurs voix, mêlées aux nôtres, clament en toute joie et vérité : « Voici votre Dieu ! »
Diacre Jean-Marie Armand – Avent et temps de Noël, le 10 décembre 2017