Prédication disponible en format audio.
Nous terminons nos méditations avec la solennité de l’Epiphanie du Seigneur.
Du grec épiphaneia, Epiphanie veut dire « manifestation » : la manifestation de Dieu, plus précisément la manifestation de Jésus comme le messie universel.
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 14) nous rapporte l’évangéliste Jean. Par son incarnation, Jésus s’est définitivement uni à notre humanité, il ne se sépare plus jamais de nous. La deuxième préface de l’Ascension précise bien : « Il ne s’évade pas de notre condition humaine ». Il nous a bien promis à la fin de l’Evangile de Matthieu qu’il sera avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20). Par son Esprit, il assure sa présence à son Eglise.
Jésus se laisse donc rencontrer en ce monde et en ce temps mais la tentation serait de vouloir le rencontrer dans ce qu’il y a d’extraordinaire au risque de tomber dans le magico-spirituel. Le Christ se laisse trouver dans ce qui fait l’ordinaire de nos vies ! Mais pour que cette rencontre puisse se faire, il ne faudrait pas se tromper sur les moyens à employer.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897) dans ses Manuscrits autobiographiques écrivait en parlant du Christ : « Jamais je ne l’ai entendu parler, mais je sens qu’Il est en moi, à chaque instant, Il me guide, m’inspire ce que je dois dire ou faire » (cf. Manuscrits autobiographiques A). Cela nous rappelle que depuis notre baptême, le Christ habite en nous ! Il faut redécouvrir notre intériorité, Jésus est au-dedans de nous ! La prière permet alors cette relation à Jésus. La prière appuyée sur la Parole de Dieu permet de vivre cette communion car la Parole de Dieu c’est Jésus lui-même.
N’oublions pas que les sacrements spécialement l’Eucharistie et la Réconciliation nous fortifient dans cette relation au Seigneur. Ce sont des lieux où nous refaisons nos forces spirituelles. Face au désintérêt que nombre de nos contemporains portent à nos célébrations liturgiques, en ce début d’année civile, l’invitation est claire à moins négliger ces temps.
Nous ne pouvons pas conclure notre réflexion sans rappeler aussi que la rencontre quotidienne du Seigneur nous envoie immanquablement envers nos frères. En relation avec le Seigneur, nous sommes envoyés vers les autres dans tous les lieux où nous nous situons : nos familles, nos milieux professionnels ou associatifs, nos différents quartiers… Bref, dans tout ce qui fait nos occupations journalières.
Notre manière de vivre la fraternité est une manière pour les autres de vérifier une authentique relation avec le Verbe incarné. Si nous nous référons une fois de plus à sainte Thérèse, au terme de sa vie au Carmel de Lisieux, elle écrivait : « Surtout j’ai compris que la charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur… Je le sens lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs » (cf. Manuscrits autobiographiques C).
Pour terminer, soulignons encore que la bonne nouvelle de Noël nous rappelle que rien ne peut nous séparer du Christ depuis qu’il a assumé notre nature humaine pour nous sauver. Que le Seigneur nous donne toujours de nous en souvenir ! Et que le mystère de la Nativité ne cesse de se déployer chaque jour un peu plus dans nos vies. Belle route à tous avec le Dieu fait homme !
Chemin de Noël – Dimanche 4 janvier 2014 – Père Rodolphe Emard.