Nous poursuivons notre chemin de carême en fixant notre regard sur Jésus notre Seigneur. Dans l’ancien Testament les Prophètes comme Amos, Isaïe, Jérémie et bien d’autres se sont révoltés contre l’injustice sociale, dénonçant l’enrichissement honteux de certains, au détriment de leur frères qui mourraient de faim. On pourrait tout autant s’offusquer en voyant aujourd’hui l’individualisme se développer au sein de notre société. On se justifie en se disant si quelqu’un est dans cette situation c’est qu’il l’a bien cherché, ou encore c’est à l’état, ou à  la collectivité de le secourir, moi je n’y peux rien.

Et pourtant ces pauvres qui meurent sans faire de bruit, ces personnes âgées délaissées, oubliées dans leurs hospices, ces malades qui ne sont pas visités, ces familles en danger pour lesquelles personne ne prie, les enfants maltraités qu’on ignore. Jésus s’identifie aux pauvres, lui qui disait chaque fois que nous n’avez rien fait pour ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.

L’Eglise nous invite, ces jours-ci à la charité envers les plus démunis, alors multiplions nos gestes de compassion envers les plus nécessiteux, allons à la rencontre de ceux qui sont seuls, ceux qui meurent sur un lit d’hôpital ou chez eux abandonnés de leur famille.

Dans la bible, le livre de Tobit,  Tobit avait pratiqué l’aumône toute sa vie, il a partagé son Pain avec les pauvres, et il enterrait les morts parmi ses frères juifs qui comme lui avaient connu la déportation.  Et voici ce que Dit l’ange Raphaël concernant les aumônes de Tobit  « Mieux vaut la prière avec la vérité et l’aumône avec la justice que la richesse avec l’injustice. Mieux vaut faire l’aumône que d’amasser de l’or.  9 L’aumône délivre de la mort et elle purifie de tout péché. Ceux qui font l’aumône seront rassasiés de vie;  10 ceux qui font le péché et l’injustice sont ennemis d’eux-mêmes. » Tb 12,8-10

Ou encore ce que Dit Isaïe dans la lecture de ce jour : Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci: dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs!  7 N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé? Et encore: les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras: devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas.  8 Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du SEIGNEUR sera ton arrière-garde.  9 Alors tu appelleras et le SEIGNEUR répondra, tu héleras et il dira: «Me voici!» Si tu élimines de chez toi le joug, le doigt accusateur, la parole malfaisante,  10 si tu cèdes à l’affamé ta propre bouchée et si tu rassasies le gosier de l’humilié, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, ton obscurité sera comme un midi.  11 Sans cesse le SEIGNEUR te guidera, en pleine fournaise il rassasiera ton gosier, tes os, il les cuirassera. Tu seras comme un jardin saturé, comme une fontaine d’eau dont les eaux ne déçoivent pas. Is 58,6-11

Dieu n’abandonnera jamais celui qui pratique la bonté envers son prochain, il le délivrera comme il a délivré Tobit de sa cécité et de sa misère, comme il a relevé Job qui a toujours pratiqué la justice envers les plus pauvres. Même si le juste passe par l’épreuve ce sera pour un moment, il est assuré d’être secouru par Dieu. Que notre charité ne se limite pas qu’au vivant ; comme Tobit n’oublions pas nos défunts, que nous pouvons secourir par l’offrande de la messe, comme il est dit « L’aumône délivre de la mort et elle purifie de tout péché »

Prions : Dieu de Sainteté toi qui donnes à ceux qui demandent, qui ouvre à ceux qui frappent, donne nous de savoir imiter ta charité envers tous nos frères, donne nous un cœur vigilant pour voir ceux qui souffrent autour de nous. Garde nous de nous replier sur nous-même sachant que nous n’emporterons rien avec nous à l’heure de notre mort.

Fabrice Patsoumoudou, Laïc

Chemin de Carème, Samedi 21 Février 2015
Montage vidéo : Jean Marie Vitry