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La parole de Dieu

« Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Evangile de Jésus Christ selon saint Luc, Lc15, 32

La méditation

En entendant ces paroles de la parabole du fils retrouvé, une femme me dit un jour : « Comme le Seigneur aime ses enfants d’une tendresse infinie ». Et d’ajouter : « Je pense même que ce qui est à lui appartient également à tous ses enfants ». C’est tellement vrai. Cependant certains enfants vont accomplir leur devoir filial conformément à l’idée qu’ils se font de la perfection attendue par la figure paternelle. Tandis que d’autres dilapident leur propre vie et « vont là où jaillissent les sources du mal, selon le mot fameux du Cardinal Etchegarray.
Laissez-moi vous raconter une histoire vraie. Elle ressemble à notre parabole du jour, sauf que les rôles sont ici renversés. Ce jeune homme qui m’a confié son histoire, nous l’appellerons Julien. Il est âgé de 15 ans au moment des faits. Un soir, à la fin du souper familial, son père se lève de table et annonce : « Je prends la part de notre fortune qui me revient, et je m’en vais. » La douche froide ! Depuis ce soir néfaste, Julien et sa mère n’ont plus eu de ses nouvelles.

FilsProdigue
Nous pouvons à peine imaginer la souffrance de ce fils abandonné par son père. On parle souvent de l’amour d’un père pour son fils. Mais rarement de l’amour d’un fils pour son père. Durant des mois, Julien a attendu le retour de ce « père perdu ». Il a espéré, pleuré l’absence de son paternel qui lui était si cher. L’attente, le désir intérieur, la souffrance silencieuse : il y a là quelques ressemblances avec la figure de Jésus au désert (Lc 4) et sur le Golgotha face insultes et aux railleries (Mc 15, 29, 32) !
Je ne connais pas la fin de cette tragédie familiale. Je ne sais pas si le père a regagné « la petite Eglise domestique » douloureusement fragilisée. Ni si Julien, les yeux sur la ligne d’horizon, l’attend toujours. Mais je ne doute pas que si son père revenait un jour, Julien lui ouvrira grand les bras. Lui remettra la bague au doigt. Le revêtira de l’habit d’honneur et célèbrera la réconciliation. Ainsi, à l’image du père de notre parabole, il aura le cœur à « festoyer et à se réjouir. » A passer de la mort à la vie. La vie qui ruisselle du cœur aimant de Dieu. Un cœur aimant, rappelle le prophète Michée, qui « enlève le crime, oublie la révolte, ne s’obstine pas dans la colère » (Mi 7, 18-19).

Pour aller plus loin avec la parole

« Je vous le dis : c’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » Lc 15, 7

Diacre Jean-Marie Armand – Chemin de Carème

Transcription audio : Jean-Marie Armand