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La parole de Dieu

« Est-ce qu’on rejette la femme de sa jeunesse, dit ton Dieu. Un court instant, je t’avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. » Isaïe 54, 6-7

La méditation

Vous qui avez sans doute un âge raisonnable, voire vénérable, vous savez mieux que quiconque que la vie humaine est, en grande partie, faite d’histoires d’amour compliquées. Sans chercher nécessairement à les connaître, il me suffit par exemple d’entendre la litanie des « pourquoi » sentimentaux, que la concierge de mon immeuble me débite au détour d’un escalier. Pourquoi le vieux monsieur du troisième est-il tombé amoureux d’une « jeunette » ? Pourquoi la dame fort distinguée du quatrième a-t-elle quitté son mari pour le séduisant facteur de la tournée ?  Pourquoi cette pauvre femme du second a-t-elle repris au bercail un mari volage ? Je n’en jette plus, la coupe est pleine !

Vous ne serez donc par surpris que, au gré des prédications du prophète Isaïe, le Seigneur Dieu utilise le langage de l’amour humain pour, nous dit le Père Alain Marchadour, « se faire entendre et comprendre des êtres humains pris au piège de leur propre désespoir. » Son peuple est, à ses yeux, comme une épouse. Mais une épouse trop souvent infidèle, au point que leur amour n’a pu s’épanouir dans une descendance. Epoux dont on se détourne, Dieu a décidé alors d’abandonner cette épouse inconstante pour un temps. Mais aujourd’hui, après de lourdes épreuves, il revient vers elle et veut la rétablir dans son amour. Il prend même cet engagement de ne plus jamais l’écarter de lui. Il désire la rendre fertile et lui garder sa tendresse pour toujours.

Dès lors que l’amour est vrai, il est capable de beaucoup de pardon et de générosité. En dépit des aléas de la vie, un amour durable peut nous permettre de saisir ce qu’est l’amour de Dieu pour les hommes. De la même façon qu’il parle à son peuple, à Jérusalem, cette ville bien-aimée, il s’adresse à chacune et à chacun de nous. Avec le langage de l’amour que nous pouvons comprendre. « L’amour de mon divin Seigneur est le tendre juge de paix de mes imperfections, peut ainsi s’extasier sainte Thérèse d’Avila. Toute brûlante encore de la vision d’un ange lui transperçant le cœur, la mystique espagnole fait encore résonner cet amour divin, à l’unisson des mots de saint Paul dans l’épître aux Romains : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » Que les paroles de l’amour divin élargissent l’espace intérieur de nos cœurs. Pour sûr, elles nous renouvelleront. Nous pourrons alors transmettre à ceux et celles qui nous entourent cette vie recommencée, cette vie renouvelée. Cette vie d’amour.

Pour aller plus loin avec la parole

« Aimons-nous les uns les autres car l’amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. » Première épître de Jean, 1Jn 4, 7

Diacre Jean-Marie Armand – Avent 2016 – Jeudi 15 décembre 2016