Prédication disponible en format audio.

Quand la maladie atteint nos corps elle bouleverse notre vie. Que m’arrive-t-il ? Que se passe-t-il en moi ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Je souffre. D’où cela vient-il ?

Du coup, les buts et les soucis quotidiens changent pour laisser place à une préoccupation capitale, obsédante : la maladie qui agit en moi.

Nos proches aussi assistent et participent à ce trouble.

Jésus aussi a été profondément touché par la maladie et la mort de son ami Lazare. Le père Lacordaire précise que Jésus pleura devant le tombeau de Lazare alors qu’il ne pleura pas dans sa Passion, ni lors de la trahison de Judas ni quand Pierre le renia ni quand il vit sa Mère au pied de la croix.

Jésus n’a pas fait de longs discours sur la souffrance. Paul Claudel (1868-1955), poète chrétien, aimait à dire que Jésus n’était pas venu expliquer la souffrance mais l’habiter et la vaincre.

Dans la maladie, le malade risque de se replier sur lui-même et de ne penser qu’à son problème; d’où l’importance capitale de la prière et de l’amitié fraternelle pour sortir du souci de soi.

Saint François de Sales prenait l’exemple de l’oiseau qui chante dans un buisson d’épines. Par la foi, la personne malade peut élever son âme vers Dieu, penser aux autres et devenir une source de grâces dans la Communion des saints, grand mystère qui relie les croyants de la terre et du Ciel à l’image des vases communicants. « Une âme qui s’élève élève le monde ». Par sa prière, le malade élève le monde en union avec le Christ.

Pourquoi suis-je malade ? Pourquoi moi ? D’où viennent ces malheurs et ces souffrances ?  En tout cas, ce n’est pas Jésus qui les envoie. Dans l’Évangile, Jésus est venu guérir les malades et pardonner aux pécheurs. Jésus comme l’indique son nom hébreu « Sauveur » a été envoyé par Dieu le Père pour sauver les malades et les morts.

Malade, le chrétien n’est pas abandonné par Dieu. Au contraire, dans sa souffrance, il reçoit une mission à accomplir : devenir témoin de la présence divine du Christ, le Serviteur souffrant, qui a porté dans son corps innocent le péché de l’humanité. Le malade reçoit une mission apostolique. D’ailleurs, il rencontre habituellement beaucoup de monde : sa famille, ses voisins, les infirmières et les médecins, l’assistante sociale, les chrétiens de sa paroisse … Son témoignage comporte une grande valeur.

Blessé, souffrant, le malade peut comprendre la douleur des autres.

Mgr Lozinski disait à ses amis : « Ne priez pas pour que je retrouve la santé, priez pour que je ne perde pas les grâces de la souffrance ».

L’Évangile nous montre l’élan apostolique des malades guéris par Jésus qui proclament les merveilles accomplies dans leurs corps. Nombreux sont ceux qui deviennent ainsi de fidèles disciples du « médecin des âmes et des corps » (cf. Lc 8, 2). Marie Madeleine en fait partie. Possédée jadis par set démons, le comble du mal, libérée par Jésus de cette emprise maléfique, Marie suivra son Maître jusqu’au Calvaire et elle recevra la mission d’annoncer la joie de la Résurrection aux disciples lents à croire.

 

Seigneur Jésus, fais-nous sortir du nos « bulles », de nos enfermements intérieurs, tourne nos cœurs et nos regards vers les autres dans la lumière de la foi, de la charité et de la prière. Nous te confions nos frères et nos sœurs malades. Nous remettons entre tes mains nos maladies. 

 

Fr. Manuel Rivero O.P.