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L’annonciateur du Kérygme n’aura jamais fini de découvrir le grand mystère qu’est la mort et la résurrection du Christ. Le pape François nous met bien en garde contre une tentation de croire que tout est compris : « Assurément, nous sommes tous appelés à grandir en évangélisateurs. En même temps employons-nous à une meilleure formation, à un approfondissement de notre amour et à un témoignage plus clair de l’Evangile » (n°121). Le pape rajoute et ce point est essentiel : « En ce sens, nous devons tous accepter que les autres nous évangélisent constamment » (ibid.)
Les propos du pape nous invitent à une correction. L’erreur serait de croire que dans notre mission d’évangélisation nous avons tout à apporter à l’autre à qui nous annonçons la Bonne Nouvelle du Kérygme mais qu’à l’inverse nous n’avons rien à recevoir en retour de cet autre. Ceux que nous évangélisons, nous évangélisent eux-mêmes par leurs attitudes qui reflètent l’Evangile. Le pape évoque dans cette lignée le cas des pauvres : « Ils ont beaucoup à nous enseigner (…) Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux (…) à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux » (n°198). Dans son exhortation, le pape souhaite une Eglise enrichie de la pauvreté de Dieu fait homme et les pauvres que nous évangélisons de par leurs vécus peuvent nous apprendre le chemin de la pauvreté évangélique.
Avec d’autres, à la fois nous évangélisons et nous sommes évangélisés. Le pape rappelle avec vigueur que nous sommes sans cesse en chemin : « Le témoignage de foi que tout chrétien est appelé à donner, implique d’affirmer, comme saint Paul : « Non que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait ; mais je poursuis ma course […] et je cours vers le but » (Ph 3, 12-13) » (n°121). Tenons bon, le crucifié est ressuscité, il est la Vie et il nous accompagne dans notre quotidien. Le cri du pape doit sonner fort dans notre existence de baptisé : « Ne nous laissons pas voler la joie de l’évangélisation ! » (n°83).
Père Rodolphe EMARD
Samedi de la 5ème semaine de Carême, le 26 avril 2014
