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Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face écrit en commentant une image de Jésus : « Jésus, qui t’a fait si petit ? » Pour y répondre : « L’Amour ! »[1]

C’est l’amour pour l’humanité qui a poussé Dieu grand à devenir tout petit.

L’amour rend humble et petit. Le grand mystère de l’Incarnation trouve son explication dans l’amour de Dieu : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il nous a envoyé son Fils unique » (Évangile selon saint Jean 3, 16). Au lieu de nous aimer du haut du ciel, le Verbe s’est fait chair, le Fils de Dieu s’est abaissé devenant semblable aux hommes en toute chose excepté le péché.

« Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! » Non seulement le Fils de Dieu est descendu mais il s’est incarné, parcourant toutes les étapes de la croissance humaine : conception dans le sein de sa mère, Marie ; naissance dans la pauvreté à Bethléem ; enfance et adolescence à Nazareth élevé par Marie et Joseph ; vie professionnelle aux côtés de son père, charpentier.

Dieu a voulu rendre les hommes participants de sa nature divine en devenant l’un de nous. Le concile Vatican II enseigne que par le mystère de l’Incarnation, le Fils de Dieu s’est uni d’une certaine manière à tout homme.

L’Incarnation représente l’originalité de la foi chrétienne par rapport à d’autres religions comme le judaïsme ou l’islam. L’Incarnation est l’art d’aimer et de communiquer du Fils de Dieu devenu le Fils de l’homme pour unir en sa personne le Ciel et la terre, Dieu et les hommes.

Pour aimer les hommes, Dieu s’est fait homme. Pour que les hommes partagent la vie de Dieu, Dieu a partagé la vie des hommes. Pour que les hommes soient élevés à la gloire de Dieu, Dieu est descendu dans les profondeurs de la mort.

Le saint pape Jean-Paul II nous a légué cette formule éclairante et concise du mystère de Jésus Sauveur en qui la nature divine et la nature humaine ne font qu’un : « Jésus-Christ est le visage humain de Dieu et le visage divin de l’homme ». Jésus est la clé d’interprétation du sens de l’histoire et de chacune de nos vies.

Avant sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Bernard de Clairvaux dans son Traité sur la charité (chapitre VI) avait écrit : « Le plus grand de tous les êtres est devenu le plus petit. Qui a fait ce prodige ? L’Amour ! »

L’Évangile, les épîtres de saint Jean et de saint Paul, les docteurs de l’Église et notre propre expérience de foi en Jésus nous apprennent que la grandeur de la vie se trouve cachée dans la petitesse.

Seigneur Jésus, devenu si petit par amour, donne-nous par ta grâce de t’aimer et d’aimer les autres dans les petites choses du quotidien, humblement et joyeusement.

Fr. Manuel Rivero O.P. – Vendredi 30 novembre 2018

Dominicains. Cathédrale de Saint-Denis (La Réunion).

[1] Thérèse de Lisieux. Photographies de Helmuth Nils Loose. Texte de Pierre Descouvemont. Présentation de Daniel Leprince. Paris. Cerf. 1991. P. 134.