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La parole

 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos » (Matthieu 11, 28)

La médiation

Entendons ce matin ces mots chargés d’espérance et de douceur. Dans l’esprit des Béatitudes, déchargeons-nous des fardeaux qui nous pèsent. Déposons un instant, au pied de Celui qui peut tout, nos lots de souffrances, nos préoccupations domestiques erratiques, nos espoirs vains, nos désirs illusoires, notre effrayante solitude parfois. En un mot, cette « désespérance infinie », nous dit saint Colomban, qui dépose nos âmes au fond d’un puits de vacuité ». Ouvrons-nous à cette petite voix qui nous dit : « Heureux les doux :  ils auront la terre en partage ». Accueillons, comme un ami qui jamais ne se lasse, ce Dieu qui ne cesse de venir, jour après jour, au-devant de nous. Laissons de côté toute once d’orgueil qui nous ferait nous entêter encore dans nos rancunes et nos chimères.

Car l’entêtement est à l’image de cette histoire, que l’on raconte volontiers certain soir à la veillée, d’un homme dont le bateau vogue à la dérive, et qui refuse l’aide de trois navigateurs lui prodiguant leur assistance. « Non, merci bien, dit notre entêté, Dieu viendra à mon secours ». Notre homme finit par se noyer et, une fois au ciel, reproche à Dieu sa non-assistance. Et le Seigneur de lui répondre : « Mais mon pauvre, à trois reprises je t’ai envoyé de l’aide et chaque fois tu l’as refusé ». Ne craignons pas de prendre sur nous « ce joug facile à porter, ce fardeau léger » : c’est gratuit, c’est cadeau. J’aime assez cette invite de Madeleine Delbrel de nous mettre « à la remorque de la divine caravane de l’amour absolu ». Ne manquons donc pas le coche et mettons notre espérance dans le Seigneur pour y « trouver des forces nouvelles » (Isaïe 40, 31). Voilà qui nous donnera de quoi cadencer d’un élan toujours neuf la joie de vivre et le désir d’aimer en ce temps de l’Avent.

Méditations Avent 2018 – Mercredi 12 décembre 2018Diacre Jean-Marie Armand