Prédication disponible en format audio.
« Moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Matthieu 5, 44)
Lors d’une de mes retraites spirituelles en Corse, à la méditation de ce verset de l’Evangile de saint Matthieu, l’un des retraitants avait eu cette belle envolée : « Ce commandement-là, à n’en pas douter, est l’un des plus grands obstacles à la foi ! » Il avait bien raison, le bougre : aimer ses ennemis est bel et bien une secousse sismique provoquée par Jésus pour que s’accomplisse, selon saint Paul, « le dessein bienveillant de Dieu » pour notre humanité. Et ce n’est pas non plus enfoncer une porte ouverte en affirmant que, si nous n’avions que l’amour, et non la haine, il serait aisé d’aimer sans rien attendre en retour. Sans conserver un instinct de possession. Sans vouloir à tout prix favoriser notre « petit moi » ridicule.
Comme nous le lisons en Deutéronome 26, 19, l’expérience d’Israël ne nous montre-t-elle pas déjà que, parmi les nations, Dieu a voulu que ce peuple choisi se surpasse « en gloire, en renommée et en dignité ! » L’Eternel n’a-t-il pas fourni à ce petit peuple de bergers le moyen d’y parvenir : celui de se conformer à la loi divine de tout son cœur et de toute son âme ! A l’évidence, les saintes Ecritures nous montrent le caractère inatteignable des exigences du Dieu d’Israël ! Des fautes à n’en plus finir, des compromissions de toutes sortes, des condamnations et des luttes de pouvoir permanentes n’ont cessé de dominer les esprits, reléguant au second plan, le plus souvent, la ferveur véritable et les œuvres de charité.
Toutefois, sous la plume du même saint Matthieu, en 19, 26, ne lit-on pas : « C’est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu ! » Si donc la perfection divine est d’aimer à sa manière, comme dit saint Augustin : « Prenons le Seigneur au mot et supplions-le de nous donner son Esprit à chaque battement de notre cœur, à chaque respiration de notre âme. »
Alors toi qui me lis ou qui m’écoutes, fais avec moi cette prière : Seigneur, nous voulons bien chercher à faire ta volonté, mais toi-même tu déclares cela impossible. Ne résiste jamais à nos supplications pour que nous trouvions en toi la force de régler notre vie sur la tienne… Et que ton cœur miséricordieux m’accorde cette grâce que je te demande en ce jour…
Méditations Carême 2019 – Samedi 16 mars 2019 – Diacre Jean-Marie Armand
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