Prédication disponible en format audio.

L’Evangile de ce jour situe Jésus après sa rencontre avec la Samaritaine. Il lui permet de faire une progression incroyable dans sa foi juste en conversant avec elle devant le puits. Pour beaucoup c’est une pécheresse, une infréquentable… Pour Jésus c’est une rencontre importante où il se révèle comme : le donneur d’eau vive… plus qu’un prophète… le Christ… Jn 4, 1-26

Et voilà que de retour en Galilée, Jésus s’exaspère devant la demande légitime d’un père inquiet pour son fils mourant : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! ».

Le fonctionnaire royal n’est pas venu pour mettre à l’épreuve Jésus et n’a probablement que faire de son identité ou d’une preuve.  Sa requête est toute personnelle.  C’est celle d’un papa désespéré, prêt à tout pour sauver son fils aux portes de la mort. Il est de Capharnaüm, un fonctionnaire royal, probablement un non croyant… Il est venu supplier ce Jésus dont on dit qu’il a fait des miracles.

La demande du papa est toute naturelle et légitime. Ce qui étend l’interpellation de Jésus d’avantage à nous lecteurs et ceux qui peuvent entendre ses paroles. Habités de nos désirs, de nos besoins et de nos urgences personnelles nous sommes tentés de lui demander nous aussi : « Quel miracle, quelle manifestation grandiose vas-tu faire, toi Jésus, soi-disant Fils de Dieu pour que je croie en toi ? Prouve-moi que tu mérites que je croie en toi ! »

Pour Jésus il semble que de croire qu’il est vraiment le Messie, l’envoyé de Dieu, le Fils bien aimé du Père, est bien plus important que de vivre ou de mourir… plus important que la vie de cet enfant. Il est capital de croire. Le texte mettra l’emphase à la fin non pas sur la guérison miraculeuse de l’enfant, mais sur le fait que ce fonctionnaire royal, ce pécheur de Capharnaüm ainsi que toues les gens de sa maison crurent en Jésus.

Comment croire sans voir ? D’où vient l’étincelle de la foi chez cet homme ou la Samaritaine ? Quel est le moment où tout bascule ?

Ce texte nous donne un indice. Le papa « croit » deux fois dans le texte. D’abord il « crut à la parole que Jésus lui avait dite » : « Va, ton fils est vivant ». Puis il vit. Puis il crut. Encore ?!

 Dans ce rapport de cause à effet appuyé, l’évangéliste nous indique qu’il y a une subtilité importante entre le croire en la parole avant, et croire (être croyant) après. « Il crut ainsi que tous les gens de sa maison » Jn 4,53.

Il semble que pour Jean, c’est de « croire en la Parole » qui est l’élément déclencheur et qui ouvre la porte aux signes et à la Foi. Et non l’inverse qui nous paraîtrait pourtant plus logique.

Il faut croire en sa Parole pour voir sa puissance se manifester dans nos vies. D’ailleurs le passage avec la Samaritaine Jn 4,39-41  insiste aussi sur cette idée de « croire à cause de la parole ».

 Elle a cru à cause de ce qu’« il lui a dit » près du puits…

« Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de la parole de la femme »

Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui

Le fonctionnaire royal lui aussi « crut en la parole que Jésus lui avait dite » : « Va, ton fils est vivant ». Jn 4,50

Il n’y a pas eu de contact physique, d’incantation, d’effet spécial impressionnant.

Au contact de l’Evangile, une étincelle peut se produire. Celle d’une intuition intérieure : Oui cette parole me parle. Elle est pour moi. Elle prend vie en moi et se manifeste discrètement ou avec puissance comme étant vraie aujourd’hui ou plus tard dans ma vie. 

C’est au contact de la Parole que nous devenons croyants… que nous voyons… et que nous croyons d’une façon toute nouvelle.

Méditations Carême 2019 – Lundi 1er avril 2019 – Gabriel Chevillard, laïc

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