Prédication disponible en format audio.
L’art chrétien, à travers la peinture, les vitraux et les sculptures, représente une véritable catéchèse qui a initié des multitudes au mystère chrétien.
La liturgie de la Parole de Dieu évoque aujourd’hui, dans le livre de Daniel, le témoignage des trois Hébreux -Sidrac, Misac et Abdénago-, persécutés par le roi Nabuchodonosor à cause de leur foi dans le Seigneur d’Israël, l’Éternel. Jetés dans une fournaise ardente, ces trois jeunes garçons ont été sauvés par Dieu qui a envoyé son ange gardien.
C’est pourquoi les artistes chrétiens ont mis en relief cette scène sur les murs des cimetières et sur les sarcophages. Leur victoire sur le danger de la mort annonçait déjà la victoire des baptisés sur les forces du mal et du malin.
Par ailleurs, la liturgie des heures reprend régulièrement leur chant de louange et de bénédiction.
Lors de la préparation au baptême, ce beau témoignage de foi, jusqu’au point d’accepter le supplice de la fournaise et de la mort, conduit les catéchumènes à la Passion et à la résurrection de Jésus le Christ.
En ce temps de Carême, il convient de penser aux œuvres de miséricorde parmi lesquelles figure l’accompagnement des personnes en deuil et l’enterrement des morts.
Nous sommes dans une nouvelle culture qui a changé notre manière d’approcher la mort. La plupart du temps les personnes décèdent à l’hôpital ou dans une maison de retraite. Les veillées funéraires à la maison se raréfient.
Loin de représenter une dégringolade finale, l’instant de la mort représente le sommet d’une vie et la naissance au Ciel. La mort dérange. Aussi est-elle écartée du quotidien. La mort est occultée. Même le vocabulaire change pour ne parler que de « fin de vie ». Les corbillards sont banalisés, les rites abrégés, les cimetières éloignés du centre-ville. Tout est fait pour faire disparaître la moindre trace de la mort qui fait pourtant partie de chaque existence.
Qu’en dit l’Église ? Jésus a été honoré dans sa mort et sa dépouille mortelle inhumée. La tradition chrétienne respecte la dignité sacrée des malades et veille à célébrer la mort dans la lumière de la foi et de la prière communautaire.
Le chapelet accorde à la famille en deuil de partager la foi de la Vierge Marie sur le Calvaire. Il est possible de relier les mains du défunt avec le chapelet prié, symbole de foi en Jésus, mort et ressuscité pour nous.
La célébration des funérailles a lieu dans l’église paroissiale. C’est là que sont célébrées les sacrements : le baptême ou nouvelle naissance, la Communion et la Confirmation, le mariage … Il importe de célébrer le passage de ce monde au Père dans ce lieu de rassemblement de la communauté chrétienne plutôt que dans une salle multi-cultuelle.
L’Église ne s’oppose pas à la crémation si elle se déroule dans le respect de la dépouille mortelle et en harmonie avec la foi en la résurrection des corps lors de la plénitude de l’histoire humaine quand Dieu sera tout en tous. Dans ce cas, l’urne sera déposée dans un endroit digne et fixe, un colombarium, par exemple, de nature à permettre aux membres de la famille et aux amis de prier pour le défunt.
Pour des raisons pratiques ou financières, la tendance actuelle va dans le sens d’une prière au funérarium avec crémation sans célébration des obsèques dans l’église, ce qui comporte un appauvrissement du sens et de la célébration des funérailles. Si la crémation vient à être choisie celle-ci doit avoir lieu après la célébration des funérailles dans l’église paroissiale. En l’absence du prêtre, les laïcs formés peuvent conduire la célébration des funérailles qui n’est pas un sacrement. La prière au funérarium ne saurait pas remplacer les funérailles à l’église.
De tout temps, les chrétiens ont relié la mort et la messe. La prière pour les défunts brille dans tous les canons eucharistiques comme des bijoux dans un écrin. Si les funérailles sont célébrées sans messe, les fidèles veillent à porter les défunts dans les célébrations eucharistiques. Des messes peuvent être demandées à l’intention des défunts.
La rédaction des faire-part de décès est aussi l’occasion de manifester la foi en la résurrection de Jésus et des croyants. Plutôt que d’annoncer un décès, les chrétiens gagnent à choisir des expressions évangéliques : « passage de ce monde au Père » (Évangile selon saint Jean 13, 1) ; « entrée dans la joie de son Seigneur » (Évangile selon saint Matthieu 25, 21) … Les funérailles et les rites de la mort sont à évangéliser.
Il est bon aussi de prévoir une image-souvenir du défunt avec une belle prière et une image religieuse. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la sainte Face aimait à rappeler le rôle bénéfique des images religieuses pour sa foi. Elle-même s’est plu à peindre l’Enfant Jésus, la sainte Famille et la sainte Face du Christ, véritable source de contemplation.
Seigneur Jésus, tu as connu l’agonie, la mort et l’ensevelissement. Nous te confions nos frères et nos sœurs défunts, reçois-les dans ton Amour, vainqueur de la mort. Amen.
Méditations Carême 2020 – Mercredi 1er avril 2020 – Fr. Manuel Rivero O.P.
Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.