Prédication disponible en format audio.

Samedi 26/04/2025. Samedi de l’Octave de Pâques.

Bonjour à vous toutes et tous,

L’Évangile de ce jour, qui est à la fin de l’Évangile de saint Marc – il n’y a ensuite que 5 versets -, est un condensé de ce qui s’est passé après la résurrection de Jésus. Tout au long de cette semaine, nous avons vu, dans les Évangiles de saint Matthieu, saint Jean et saint Luc, Jésus se manifester, Ressuscité, à des disciples, dont les onze apôtres. Nous avons pu relever des différences dans tous ces textes, et dans l’Évangile de saint Marc aussi, même si tout ne correspond pas textuellement à ce que nous avons entendu cette semaine, nous comprenons que nous avons bien là des textes rapportés par des témoins différents, donc donnant des témoignages venant de visions différentes.

Ce qui frappe peut-être le plus, à l’écoute de l’Évangile de ce jour, c’est le nombre de répétitions « Jésus apparut à Marie Madeleine », « Jésus se manifesta à deux d’entre eux », verbe de même racine en grec, « enfin il se manifesta aux onze eux-mêmes ». Puis, Marie Madeleine partit « annoncer » qu’elle avait vu Jésus. Et les deux qui étaient en chemin pour aller à la campagne- on a reconnu les pélerins d’Emmaüs- reviennent « l’annoncer » aux autres . Même verbe « annoncer ». Et en face de ces manifestations, de ces annonces, ce qui est le plus souvent répété, c’est l’incrédulité des disciples. « Ils refusèrent de croire Marie Madeleine », « ils ne crurent pas non plus » les deux qui allaient aux champs, « Jésus leur reprocha leur manque de foi et leur dureté de cœur parce qu’ils n’avaient pas cru », « croire » ou « avoir foi » correspondant au même mot en grec.

Et ceux qui ont cru, qu’ont-ils cru ? Le début du chapitre 16 de l’Évangile de saint Marc commence par la fuite des femmes qui ont trouvé le tombeau vide et elles n’ont rien dit à personne de ce que l’ange leur avait dit, car elles étaient sidérées…

Puis, Marie de Magdala est passée de la fuite à la rencontre, et du mutisme au témoignage. Mais le témoignage d’une femme n’a pas grande valeur pour les onze. Pourtant, cela a été le choix de Jésus. Passer par une personne faible, « de laquelle il avait chassé sept démons » rappelle l’Évangile de ce jour, une femme qui avait été très fragile, abîmée par la vie. Puis, même dans le témoignage des deux pélerins d’Emmaüs, les disciples ne croient pas. Jésus apparaît alors aux onze, il leur reproche leur manque de foi et aussitôt, il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». Jésus ne prend pas le temps de leur demander où ils en sont de leur manque de foi, il les envoie avec leur foi telle qu’elle est à ce moment-là.

Quelles que soient les limites des disciples, quelles que soient aujourd’hui nos limites, malgré notre fragilité, malgré notre difficulté à croire, malgré la dureté de nos cœurs, Jésus compte sur nous. N’attendons pas de nous sentir prêts. Nous venons de vivre un temps de Carême où nous avons accepté de nous convertir et de croire à l’Évangile, à la Bonne Nouvelle, à cette Annonce heureuse, heureuse, c’est-à-dire faite pour notre bonheur. Et quelle est cette Bonne Nouvelle ? Saint

Paul dit dans la lettre aux Romains au chapitre 6, que par le baptême, nous avons été unis au sacrifice du Christ Jésus, nous avons été plongés dans sa mort, pour bénéficier de son entrée dans la vie. Comme le Christ a été ressuscité d’entre les morts par la Gloire du Père, nous-mêmes, nous aussi, nous commençons une vie nouvelle. Jésus ne se focalise pas sur nos faiblesses, il nous projette dans l’avenir, avec la certitude que l’Esprit Saint va accomplir en nous ce que nous le laisserons accomplir. Oui, nous avons juste à nous laisser faire, à nous laisser aimer de cet amour qui met en nous une espérance inouïe. « Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Alors, comme Pierre et Jean, dans la 1ère lecture de ce jour, devant les chefs du peuple, les anciens et les scribes, nous pourrons dire : « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. »

Prions. Seigneur, Nous voulons te connaître toujours davantage, pour mieux te faire connaître. Nous croyons que, comme le dit Saint Augustin, « Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi. » Merci de nous donner Ta Vie, merci de nous donner de rayonner de Ta Vie, de Ton Amour, pour que nous puissions toujours plus le partager autour de nous. « Que Ton Esprit Saint nous anime et fortifie en nous le courage et la joie d’annoncer d’une seule voix l’Evangile de l’espérance ! », comme le disait le Pape François en 2024. Amen !

Samedi de Pâques – 26 avril 2025 –  Joëlle GAUD Laïque  pour Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.