Prédication disponible en format audio.
« Confiez-vous en Yahvé à jamais !
Car Yahvé est un rocher, éternellement » (Is. 26,4).
La souffrance, le mal, la pandémie, les catastrophes climatiques, les attentats, les guerres… Mais que fait Dieu ?
En réfléchissant bien, nous connaissons les auteurs de tous ces drames ; mais demeure la souffrance de l’innocent ! Oui, il reste la question du silence de Dieu face au scandale du mal.
Le mystère du mal est vraiment le grand scandale. Il est présent dans toute vie, aucun n’y échappe. Et pourtant, au-delà de tout cela, il y a la Présence de l’Amour.
Il s’agit alors de découvrir cette présence au cœur du mal.
Notre question n’est pas d’abord le silence de Dieu, mais son Cœur.
Comment faire naître de la vengeance dans le Cœur de Dieu s’il n’est qu’Amour ?
Il faut que l’homme se reçoive lui-même de Dieu ; alors il découvrira que ce qu’il appelait le silence de Dieu n’est bien souvent que sa propre surdité, son incapacité à accueillir la Parole.
Au cœur de la souffrance, Dieu continue de faire signe. Le mal ne vient pas de Dieu ; nous avons été prédestinés au bien, non au mal. Toute notre vie est une lutte contre le mal, mais nous ne sommes pas seuls, Dieu est à nos côtés.
Le silence de Dieu ne signifie pas son abandon. Il est là ! Telle est notre foi !
Dans l’épreuve, il faut tenir ; et comme nous sommes sans force, il nous faut accueillir l’amour qui vient de Dieu. Or, cet amour ne parle pas, il est Plénitude de Présence. C’est alors le Temps de l’Espérance, le Temps de l’Amour.
Le silence de Dieu est la source de la Parole révélatrice ; un silence de plénitude, celui des relations intimes entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint.
C’est de ce silence que vient la Parole qui se fait chair, qui communique les Paroles du Père. Et seul le silence de l’homme permet de saisir la richesse de la Parole de Dieu. C’est d’abord par l’amour que l’âme connaît le mystère de Dieu.
Plus nous somme faibles, plus Dieu trouve en nous la capacité à le recevoir. Ainsi notre amour consiste surtout à accueillir son effusion de vie. Son amour est au fond de nos cœurs et il faut le découvrir.

Écoutons Sainte Elisabeth de la Trinité :
« Je sens tant d’amour sur mon âme ! C’est comme un océan en lequel je me plonge, je me perds ; c’est ma vision sur la terre en attendant le face-à-face en la lumière.
Il est en moi, je suis en lui, je n’ai qu’à l’aimer, qu’à me laisser aimer et cela tout le temps, à travers toutes choses, s’éveiller dans l’Amour, l’âme en son âme, le cœur en son cœur, afin que par son contact il me purifie, me délivre de ma misère. »
Mais Elisabeth n’est pas épargnée par la souffrance. Au soir des Rameaux, elle a une crise très forte à la suite d’une tuberculose de sa maladie d’Addison, alors inguérissable, qui est une affection chronique de l’ensemble du métabolisme, elle dit :
« Je vais à la lumière, à l’Amour, à la Vie. »
A sa façon, elle répond à notre question : le silence de Dieu face à la souffrance. « Pourquoi Seigneur ? »
Après avoir reçu les derniers sacrements, elle dicta un ultime message :
« Voici, je crois, le grand jour désiré. J’ai l’espérance d’être ce soir dans cette grande multitude que Saint Jean vit devant le trône de l’Agneau… Je vous donne rendez-vous… dans la vision en laquelle je vais me perdre toujours. »
Le jour de la Toussaint, l’heure suprême arrive :
« Tout passe… Au soir de la vie, l’amour seul demeure… Il faut tout faire par amour. »
Commencèrent alors neuf jours d’agonie douloureuse. L’avant-veille de sa mort, alors que le médecin lui partageait son inquiétude, elle entra en jubilation :
« Dans deux jours, je serai au sein de mes Trois. C’est la Vierge, cet être lumineux, qui me prendra par la main pour me conduire au ciel ».
Et avant de mourir, elle confie :
« Il me semble qu’au Ciel, ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles-mêmes, pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles et de les transformer en Lui. »
Il nous faut vivre dans la maison paternelle d’où nous ne devons jamais sortir.
Le Christ, veut que là où il est, nous y soyons aussi, non seulement lorsque nous serons dans le Royaume, mais déjà dans le temps qui est l’éternité commencée sur cette terre. N’est-ce pas l’Heure de l’Amour ?
Bonne journée à tous et à demain pour la suite.
