Prédication disponible en format audio.

Sainte Thérèse de Lisieux disait :

            « Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve, comme au sein de la joie »

            Osons le dire, nombre de catholiques prennent peu de temps pour lire la Parole de Dieu. Dans la prière, elle a parfois si peu de place !

            Le jeune Saint Augustin avait lu une première fois la Bible ; il l’avait refermée, trouvant cette histoire intéressante, mais une histoire du passé.

            C’est Saint Ambroise qui lui fit découvrir que cette Parole était toujours vivante.

 

La Parole de Dieu est une révélation de quelqu’un à quelqu’un.

            Au début de la Bible, Dieu fait Alliance avec l’homme comme un Seigneur avec son Serviteur, puis progressivement comme un ami avec son ami, comme l’époux avec l’épouse. Ce n’est pas l’homme qui découvre Dieu, c’est Dieu qui se dévoile quand il veut, comme il veut, et parce qu’il le veut. « Dieu », en effet, « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,3-6).

            Par la Révélation, l’homme est confronté avec une Parole qui réclame foi et accomplissement. Le péché consiste à ne pas vouloir entendre, à se durcir, à résister.

            Ainsi, selon qu’elle est accueillie ou refusée, la Révélation devient pour l’homme grâce ou jugement. Or, c’est cette Parole de Dieu qui nous introduit à une communion avec Lui en vue du Salut.

 

            Pour Saint Augustin, les saintes Ecritures sont la  Voix de Dieu  lui-même incarnées dans les lettres humaines ; Les Paroles de l’Écriture sont divines en tant que c’est Dieu qui les donne aux hommes et que c’est Lui qui agit par elles.

            L’Écriture existe pour que l’homme puisse voir la lumière et entendre la Parole vivante de Dieu.

            La parole de Dieu vient nous rejoindre sur ce que nous sommes en train de vivre et sa fonction est de nous élever vers Celui que nous ne pouvons voir, ni entendre corporellement.

            L’Écriture devient alors le prolongement de l’Incarnation du Verbe en ce sens qu’elle permet un contact avec Dieu…

C’est pourquoi la lecture priante de la Parole de Dieu, que la tradition appelle « Lectio Divina », est importante.

            La Lectio Divina consiste à chercher le Christ ; elle est une parole priée.

 

            La prière comme le véritable amour est difficile.

Cependant la prière authentique est la rencontre de l’Autre, de celui qui habite en nos cœurs.

Il est important de se préparer à lire la Parole avec un cœur libre.

Parfois notre moi est envahissant et étouffe un Moi plus profond que moi‑même, ce Moi qui est appelé à s’ouvrir à son Créateur et Père pour entrer dans un Mystère de Communion avec Lui…

            Oui, il faut nourrir nos prières de la Parole de Dieu, car avec elle, le Christ se rend présent et Lui-même vient nous expliquer la Parole par le Don de l’Esprit Saint…  

            Si la parole est reçue sans préparation, sans foi, sans amour et donc sans un cœur ouvert, elle ne vivifie pas.

            Toute révélation privée doit être soumise au discernement ! Ne faisons pas parler Dieu ; c’est lui qui a l’initiative. C’est Lui qui mène l’histoire ; il nous éclaire pour nous faire apercevoir sa Présence. Notre Dieu a un Verbe (Le Christ), donc il n’est pas muet. 

            Dieu nous parle, non pas en nous donnant une leçon de morale, mais en nous partageant sa vie, en nous faisant réfléchir et en nous invitant à retrouver le bon sens. Quand Dieu dit, il fait.         

Mais il y a la cécité spirituelle ; cet aveuglement et cette surdité nous empêchent d’être à l’écoute ! Le Père a tout donné à son Fils ; il n’a gardé aucun secret.

            La relation à ce Dieu qui nous a tant aimés, tout donné, tout dit, tout pardonné est la spécificité du chrétien. L’acte d’amour est le don du Fils.

 

            Dieu attend le don de nous-mêmes, surtout celui de notre liberté. Dieu nous respecte jusque-là ; si nous ne lui donnons pas notre liberté, il ne fera rien, il restera silencieux.

 

            Guigues le Chartreux, au XIIè siècle écrit :

 

            « Qui ne fait pas silence ne peut entendre Celui qui parle…

             Que la terre de mon âme se taise en votre présence, Seigneur, afin que j’entende ce que dit en moi le Seigneur mon Dieu. Car les paroles que vous murmurez ne peuvent être entendues que dans un profond silence ».

 

            Ainsi être à l’écoute de la Parole, c’est suivre quelqu’un, vivre avec Lui, le fréquenter, être son compagnon. C’est ce que fait l’amour.

 

            « Mes paroles ne passeront pas » (Mt 24,35).  Jésus est bien révélateur de Dieu, car en Lui, Dieu sort librement de son silence et se fait connaître comme « Communion d’Amour ».

            Alors, n’attendons plus, ouvrons nos Bibles et nos cœurs puisque c’est :

                                    « L’HEURE DE L’AMOUR »

                 

Le vendredi de la 1ère semaine de l’Avent 5 décembre 2025 – Noëline FOURNIER pour Jevismafoi et RAC.