Prédication disponible en format audio.
Nous nous retrouvons ici 6 jours avant la Pâques, à Béthanie. Jésus connait bien cette localité. Il y a installé son quartier général. C’est là qu’Il vient se reposer chez Marthe, Marie et Lazare.
Ce passage intervient avant le récit proprement dit de la Passion.
Nous sommes ici dans un repas : celui des retrouvailles avec un ressuscité : Lazare, et un repas d’adieu avec un futur crucifié : Jésus. Dans ce lieu, au milieu de ce repas, un geste !
Un geste sublime d’amour : celui de Marie qui oint les pieds de Jésus d’un parfum très couteux (300 deniers, c’est-à-dire environ une année de salaire !).
Ce parfum, c’est du nard : parfum très singulier et unique qui évoque l’humilité et procure le repos au Bien-Aimé.
Ce parfum de nard pur de grande valeur nous invite à penser qu’il y a ici aucune action de frelatage, aucun mélange : Tout est pur ! Tout est vrai !
L’offrande du parfum demandé par Dieu à Moïse dans l’Ancien Testament devait être : pur, perpétuel et sacré. Exode 30, 34.
Marie a rempli les conditions !
Elle verse ce parfum sans réserve, elle se livre toute entière dans la gratuité et la spontanéité de l’Amour. Sans tenir compte du regard des autres, elle se donne car elle sait que « l’Amour couvre une multitude de péchés » (1, Pierre 4,8)
Et ce parfum versé restera la marque de sa vie et de sa renaissance. Nous aussi, en cette semaine sainte demeurons dans la gratuité, la pureté d’intention dans de que nous allons vivre.
Aussi, « l’odeur du parfum remplit la maison », ce qui fait dire à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Lorsqu’une âme s’est laissée captiver par l’odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir seule. Toutes les âmes qu’elle aime sont entraînées à sa suite ; c’est une conséquence naturelle de son attraction vers vous ». Voilà ce que produit le geste de Marie : une sainte contagion !
Et quand Jésus prend sa défense : « Laissez là, elle a gardé ce parfum pour ma sépulture », Il montre par là qu’Il considère sa passion comme l’acte le plus important de sa vie ; et donc que sa passion ne mérite en retour qu’un geste passionné d’amour.
Puisque sa sépulture est l’un des aspects les plus glorieux de sa vie, l’onction doit être à la mesure de cette gloire ! Elle lui rend l’hommage qui lui est dû.
Selon les rabbins, il y avait en effet deux bonnes œuvres particulièrement recommandées : ensevelir les morts et faire l’aumône. La première considérée plus parfaite que la seconde. C’est bien celle là qu’à accompli Marie.
Ce que les disciples ont pris pour un gaspillage insensé est en réalité un geste prophétique et une œuvre de miséricorde. Sachons reconnaître le souffle prohétique dans notre Eglise, et répondre largement à ses œuvres de miséricorde. C’est là que Dieu nous attend.
Prions : À l’approche de ce Triduum pascal, que ce parfum de la pécheresse, ce baume de pureté nous rappelle que Tu t’es Toi-même offert à Dieu comme un parfum d’agréable odeur (Eph 5,1) et que Tu nous invites à ta suite à livrer notre vie comme un parfum d’une totale confiance.
Méditations Carême 2020 – Lundi Saint 6 avril 2020 – Sœur Ketty Clain de la Fraternité Apostolique Jésus Miséricordieux
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