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La parole de Dieu

« Demande au Seigneur ton Dieu un signe de son appui. Demande-le au plus profond ou sur les sommets, là-haut. » Isaïe 7, 11

La méditation

Nous le savons : le roi Akhaz, confronté à une coalition ennemie visant à renverser le petit royaume de Juda, ne donnera pas suite à cette exhortation du prophète Isaïe. Contrairement à lui, notre monde n’arrête pas de demander des signes aux sites d’astrologie en ligne ou à des « charlatanologues » en tout genre, par exemple. Ne sommes-nous pas effarés, de voir apparaître, chaque année, en librairie une avalanche de livres destinés à nous rassurer sur notre avenir ! Est-ce bien ? Est-ce mal ? En tout cas, c’est humain. Mais on oublie que ce qui compte, c’est de savoir interpréter les signes. Sinon, ils se succèdent, et nous ne les voyons pas.

Quelques jours après la célébration de l’Immaculée Conception, au cœur de l’Avent, la liturgie de ce jour tourne nos regards déjà vers Marie. Avec cette fête de Notre-Dame de Guadalupe, la patronne des Amériques. Dans le chapitre 1, versets 39 à 48 de l’évangile de saint Luc, cet épisode de la visitation de Marie à sa cousine Elisabeth, curieusement, celui qui sait interpréter un signe, c’est un enfant à naître : en entendant la salutation de Marie, Jean « tressaille » dans le sein d’Elisabeth, sa mère. Ce tressaillement entraîne une autre secousse : Elisabeth est remplie de l’Esprit Saint et se met à chanter la gloire de Dieu exprimée en Marie. Le chant se transforme en duo : avec l’admirable Magnificat, Marie aussi se met à chanter.

Quelle belle histoire de signe, là encore, que cette apparition de la Vierge Marie à Juan Diégo le 9 décembre 1531, au nord de Mexico. L’évêque qui reçoit son récit demande lui aussi un signe avant de faire confiance à ce jeune paysan, fraîchement baptisé. Il en recevra un, spectaculaire et absolument gratuit, qui lui enlèvera toute hésitation : sur le manteau de Juan Diégo, l’image imprimée de la Vierge revêtue d’un manteau étoilé couvert d’or et d’une robe rose ornée de trois types des plus belles roses des collines sèches de Tepeyac, le lieu de l’apparition. Que demandons-nous, en fait, quand nous demandons des signes ? Sans conteste, d’être rassurés, de pouvoir avoir confiance qu’au-delà de nos détresses ou des évènements tragiques, quelque chose de bon nous attend. Mais aucun signe n’a de pouvoir magique. Ce qui compte, c’est le cœur qui doit être conquis par le signe. Comme l’écrit si bien Hilda Graef dans sa remarquable « Histoire de la mystique », si nous demandons des signes au Seigneur, « il faut accepter d’avance que ceux-ci nous retournent intérieurement, qu’ils opèrent une conversion dans nos vies. » Veilleurs du Christ dans un monde en chamaille, sommes-nous prêts à un tel bouleversement ?

Pour aller plus loin avec la parole

« Que Dieu nous prenne en pitié et nous bénisse ! Qu’il fasse briller sa face parmi nous, pour que, sur la terre, on connaisse ton chemin, et parmi tous les païens, ton salut. » Psaume 66 (67)

Diacre Jean-Marie Armand – Avent 2016 – Lundi 12 décembre 2016