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La parole de Dieu
« Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. » Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, 21,32
La méditation
Quelle lecture roborative que cette parabole des deux enfants ! Chacun de nous connaît en effet une personne qui, un jour, nous a promis : « Oui, tu peux compter sur moi, je vais faire le nécessaire. » On attend donc. Et puis, au fil des jours, on se rend compte que cette personne n’est pas fiable. Sans doute pour nous être agréable, elle nous promet des choses, mais elle ne tient pas ses promesses. « Il est incontestable, comme le note Xavier-Léon Dufour, que l’homme digne de ce nom se juge à ses actes, non à ses intentions changeantes. » Aussi la rayons-nous de notre liste de personnes de confiance.
C’est bien ce qu’un prophète, comme Sophonie, annonciateur du jour du Seigneur, jour de colère et de destruction, reproche à Israël. Il s’est bien engagé dans une alliance avec le Seigneur. Il a bien promis de respecter sa part du contrat. Mais il oublie ses engagements. Alors le Seigneur se tourne vers les autres nations pour se faire connaître. Mais il n’oublie pas les humbles qui, dispersés au milieu d’un peuple infidèle, auront toujours mis sa confiance en lui : « De toi, je garderai les gens humbles et pauvres qui me demanderont de les protéger. » (Sophonie 3, 12). Surtout, selon le mot d’Emmanuel Mounier d’un « Dieu patient, sans nulle autre patience », le Seigneur rappelle qu’il est toujours possible de se repentir et de revenir sur le chemin de l’engagement, comme Jésus l’explique dans la parabole des deux fils du propriétaire de la vigne. A l’évidence, l’enfant qui dit non à son père, puis s’exécute, vaut mieux que celui qui dit oui, mais n’obéit pas.
Alors de quel côté sommes-nous ? De ceux et celles qui comptent sur Dieu, au plus profond de leur cœur, et qui renoncent à faire leur salut eux-mêmes ? Ou, comme Israël, de ceux et celles qui ne sont jamais tout à fait sûrs de Dieu et cherchent ailleurs des alliances ? Ne construisons-nous pas notre sécurité sur de l’argile en voulant assurer nos arrières par les possessions, le pouvoir, la protection des grands de ce monde, finalement par nos propres actions ? Pour nous, qui veillons la venue du Fils de l’homme debout, l’Avent nous invite à cette prise de conscience pour opérer notre conversion. Pendant qu’il en est encore temps !
Pour aller plus loin plus loin avec la parole
« Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. » Psaume 33 (34), 23
Diacre Jean-Marie Armand – Avent 2016 – Mardi 13 décembre 2016