Prédication disponible en format audio.
Pour terminer ce cycle de méditations, prenons le temps de redécouvrir ceux qui avant nous ont été inspirés par l’Esprit Saint pour témoigner de leur expérience de la miséricorde.
1) Dans le premier texte, « L’incarnation miséricordieuse », Idelfonse de Tolède (607-667) nous rappelle que Dieu à travers le mystère de l’Incarnation va jusqu’au bout de son amour en nous ouvrant les trésors de sa miséricorde pour nous sauver et sauver le monde entier.
L’Incarnation miséricordieuse
Si je cherche la mère, elle est aussi vierge;
si je cherche la vierge, elle est aussi mère;
si je cherche le fils, il est fils de la Vierge;
et si je cherche l’intégrité, elle est chez sa mère entièrement.
O Dieu, auteur de tous les prodiges, o Dieu de toutes les créatures, o Dieu créateur de l’univers, o Dieu, origine de toutes les merveilles !
Avec tous tes miracles, avec toutes tes grandeurs, avec toute ta puissance, tu as accompli ce prodige, cette œuvre, ce résultat : tu as ouvert les trésors de ta miséricorde, tu as donné la preuve de ta mystérieuse pitié, tu as ouvert les richesses de ton pardon, tu as fait couler les fleuves de ta clémence
pour mon salut et pour le salut du monde,
pour ma rédemption et pour la rédemption du monde,
pour ma justification et pour la justification du monde,
pour ma libération et pour la libération du monde !
2) Le second extrait est un Sermon de saint Thomas d’Aquin, qui nous invite à être miséricordieux envers l’homme qui est dans le besoin car c’est ainsi que Dieu se rapproche de nous.
« Jésus, c’est-à-dire le salut, s’approche des miséricordieux. En effet, les oiseaux se rassemblent avec ceux qui leur ressemblent. Et Dieu est miséricordieux, parce que sa compassion s’étend à toutes ses créatures (Psaume 145-144), 9); et quand il en voit une qui lui est semblable, il va vers elle. Si donc tu vois quelqu’un qui est dans le besoin, aie au moins envers lui un sentiment de compassion. »
3) Le troisième texte nous fait entendre la voix de saint Isaac le Syrien (moine du VIIème siècle) qui affirme aussi que personne n’est à l’écart de la miséricorde et que tous, à l’image de Dieu, nous devons faire preuve de compassion pour chaque créature de Dieu.
« N’essaie pas de distinguer celui qui est digne de celui qui ne l’est pas. Que tous les hommes soient égaux à tes yeux pour les aimer et les servir. Ainsi tu pourras les amener tous au bien. Le Seigneur n’a-t-il pas partagé la table des publicains et des femmes de mauvaise vie, sans éloigner de lui les indignes ? Ainsi tu accorderas les mêmes bienfaits, les mêmes honneurs à l’infidèle, à l’assassin, d’autant plus que lui aussi est un frère pour toi, puisqu’il participe à l’unique nature humaine. Voici, mon fils, un commandement que je te donne : que la miséricorde l’emporte toujours dans ta balance, jusqu’au moment où tu sentiras en toi la miséricorde que Dieu éprouve envers le monde. […]
Qu’est-ce que la miséricorde du cœur ? C’est la flamme qui l’embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l’homme sent ses yeux s’emplir des larmes d’une profonde, d’une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d’entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. […]
Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l’image de Dieu. »
« Dieu est miséricordieux, soyons miséricordieux ».
Que ce temps de méditation de l’Avent avec les uns et les autres, nous encourage à vivre de la Miséricorde et en être des témoins heureux dans nos vies.
Bonne et sainte année de la miséricorde !
Jimmy PAJANY, Laïc – Temps de l’Avent 2015
Transcription audio : Jimmy PAJANY
