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La parole de Dieu

« Ainsi parle le Seigneur, le Créateur des cieux, lui, le Dieu qui fit la terre et la façonna, lui qui l’affermit, qui l’a créée, non pas comme un lieu vide, mais qui l’a façonnée pour être habitée. » Isaïe 45, 18

 La méditation

Ces versets d’Isaïe me remettent en mémoire la distinction fameuse que faisait le Père Teilhard de Chardin entre « vérités scientifiques et vérités de foi. » En simplifiant à l’extrême une pensée certes originale, mais quelque peu ambigüe, on peut avancer comme une évidence, sans apparat d’érudition, que les vérités scientifiques évoluent au fil du temps, avec les découvertes et la réflexion. D’un tout autre ordre se révèlent les vérités de foi : elles s’adressent à l’être de la personne. Elles évoluent peu avec le temps. Ce qui était vrai hier, pour l’être humain dans son essence, peut l’être encore aujourd’hui.

C’est ainsi qu’en parlant des débuts de l’univers, le prophète Isaïe le fait en homme de son temps. Devant l’absence d’explications scientifiques face à un phénomène, on le mettait sur le compte de Dieu. Aujourd’hui, vous et moi comprenons mieux certaines règles de l’univers. Il y avait peut-être une intention de Dieu au départ, mais il n’est pas intervenu à chacune des étapes de son évolution, comme le suppose l’éblouissant chapitre 45 d’Isaïe.

Mais c’est ailleurs que se trouve la vérité du message prophétique, dans l’affirmation que Dieu a créé la terre pour qu’elle soit habitée. Dès l’origine, explique le Père François Varillon, « Dieu a voulu avoir un vis-à-vis, quelqu’un à qui parler, à aimer et de qui se faire connaître. » Nous pouvons trouver dans les Écritures Saintes les étapes de la construction de cette relation. Jésus arrive comme l’incarnation vivante du désir de Dieu d’entrer en relation avec nous. En écho à la question de Jean le Baptiste, « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Luc 7, 19), nous avons en Jésus celui à qui nous pouvons parler de ce qui nous habite. A lui parler tout particulièrement des situations où les doutes, les déceptions et les angoisses nous étreignent. Nous qui veillons debout en ce temps de l’Avent.

Dès lors, avec cette certitude au cœur, à la suite du concile Vatican II et la « constitution pastorale « Gaudium et spes », « l’Église dans le monde de ce temps », nous pouvons accueillir toutes les informations scientifiques qui expliquent la construction de l’univers. Elles ne contredisent en rien notre foi. Car l’essentiel est ailleurs : dans cette relation avec un Dieu qui vient au-devant de nous.

Pour aller plus loin avec la parole

« L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi. Le Seigneur, en effet, a fait de moi son messie. Il m’a envoyé porter joyeux message aux humiliés, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs l’évasion, aux prisonniers l’éblouissement, proclamer l’année de la faveur du Seigneur. » Isaïe 61, 1

Diacre Jean-Marie ARMAND – Avent 2016 – Mercredi 14 décembre 2016