Prédication disponible en format audio.
Vous êtes sans cesse plus nombreux à suivre notre Chemin de Carême sur Jevismafoi.com et pourtant je m’étonne de voir que seulement une ou deux personnes sur 500 partagent les méditations.
Mon but n’est pas de critiquer mais d’introduire notre méditation : C’est difficile d’exister en tant que “fondés sur le Christ” à la face du monde et sans rougir.
Au n°79 de son exhortation, le Pape François écrit : “La culture médiatique et quelques milieux intellectuels transmettent parfois une défiance marquée par rapport au message de l’Église, et un certain désenchantement. Comme conséquence, beaucoup d’agents pastoraux, même s’ils prient, développent une sorte de complexe d’infériorité, qui les conduit à relativiser ou à occulter leur identité chrétienne et leurs convictions.”
La laïcité a plus d’un siècle en France, et elle est bonne. Il est bon que la foi ne soit pas au service du pouvoir et le pouvoir dans les mains de ceux qui nous guident sur le chemin de la foi. Cependant nous subissons une dérive néfaste. Sous couvert de “laïcité” certains politiques se lancent dans un “laïcisme” agressif. Ils ne visent pas seulement à préserver la séparation du pouvoir et de la religion, mais à abolir la religion et ne considèrent alors plus le citoyen derrière le croyant.
Au niveau médiatique, on constate une persécution de l’Eglise, de son message et de ses représentants à une époque où pourtant la tolérance est devenue primordiale et les préjugés (raciaux, religieux et sexuels) inacceptables. Sauf pour les chrétiens, l’anticléricalisme (ou christianophobie) est devenu le dernier préjugé acceptable. Il est toujours de bon ton de se moquer des chrétiens, d’ailleurs dans les actualités, le mot catholique est rarement prononcé sans être suivi par les mots “intégristes” ou “homophobes”.
Oui, il est dur d’être chrétien aujourd’hui, et de plus en plus d’entre nous vivent leur foi cachée de peur d’être jugés, ou de déranger les autres. Bien sûr ce phénomène est bien plus flagrant en métropole qu’à la Réunion mais nous touche aussi de plein fouet.
Et pourtant, tellement de personnes autour de nous sombrent dans la dépression et ne trouve pas de sens à leur vie alors que le monde sans Dieu ne leur propose que sexe, pouvoir et argent comme buts de l’existence. Ils ont besoin d’entendre les paroles de l’espérance et de voir le témoignage de vies fondées sur l’Amour se manifester à eux. Ce témoignage ne peut venir que de nous. Ne comptons pas sur le voisin. C’est à nous que le Christ a confié cette tâche « Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». (Fin de l’évangile de Mathieu)
Voilà les bonnes nouvelles ! Nous pouvons nous réjouir pour au moins quatre choses :
1) D’abord toujours à la fin de l’évangile de Mathieu, le Christ ajoute “et moi, je suis avec vous toujours jusqu’à la fin du monde.” Nous sommes en bonne compagnie.
2) Réjouissons-nous aussi parce que ces persécutions sont un signe que l’Eglise marche bien sur les pas de son Seigneur : “le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi” Luc 6,40
3) Réjouissons nous parce que notre récompense sera grande dans les cieux selon les paroles de notre Seigneur : ”Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.” Mt 5, 11 12
4) Et enfin réjouissons nous parce que le cinéma a remplacé les arènes… Contrairement aux chrétiens persécutés pendant les premiers siècles nous n’avons pas à nous cacher dans les catacombes et nous n’avons pas à vivre le martyr jusqu’au sang. “Martyr” cependant, signifie témoin. Un sourire, un geste d’amour, un partage. Témoigner du Christ nous coûtera au pire aujourd’hui que quelques moqueries.
Prions
Seigneur, au cours de cette semaine Sainte où nous allons faire mémoire de ta mort et de ta résurrection, donne nous ton Esprit Saint, qu’il vienne au secours de nos faiblesses, de nos lâchetés, pour que nous puissions témoigner joyeusement de ton amour et de ta miséricorde auprès de nos frères, en actions et en paroles.
Amen
Gabriel C., laïc
Chemin de Carême, le 14 avril 2014
