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La parole de Dieu

« Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ (ou Messie). » Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, Mt 1, 16

La méditation

Faut-il accorder de l’importance à la succession des générations ? A-t-elle encore grand intérêt à notre époque de familles divisées, recomposées ou monoparentales ? Il arrive aujourd’hui, comme hier du reste, que le vrai père d’un enfant n’est pas forcément le père biologique, mais bien celui qui l’éduque et le soutient dans la vie.

Pourtant des émissions de télévision, -je pense ici à « Histoires de familles », une bonne émission, hélas disparue du petit écran-, montrent que des hommes et des femmes de notre temps éprouvent encore le besoin de se raccrocher à une lignée. Connaître leurs ancêtres leur donne le sentiment d’avoir un réel enracinement sur cette terre. Ne soyons pas surpris dès lors que la généalogie soit de l’ordre du trésor spirituel d’une famille. Même si parfois se glisse, au fil des générations, quelqu’un qui n’est pas tout à fait dans les normes.

Voyez la généalogie de Jésus : elle n’échappe pas à la règle. Nous y rencontrons une palanquée de personnages qui ne suscitent pas forcément la fierté. Extrayons du lot, par exemple, Ruth, l’étrangère ; Thamar, l’épouse infidèle de Juda, l’un des fils de Jacob ; et que dire de la femme que David vola à Urie… Le moins que l’on puisse dire, c’est que saint Matthieu, auteur de « la table des origines de Jésus Christ » (Mt 1, 1), ne s’est pas vraiment soucié de la pureté de la lignée du Fils de Dieu. Pour lui, comme pour nous, ce qui compte en vérité c’est le point de départ de cette généalogie : « Jésus, fils de David, fils d’Abraham », et son point d’arrivée : « Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus appelé le Messie. »

Hier, vous en souvenez-vous, je vous parlais de mélange. Eh bien, ce mélange se trouve donc aussi dans le sang de Jésus. Son sang n’est pas pur, il est mélangé à celui de personnes cabossées, blessées, humiliées, profanées comme êtres humains. Lors de l’Avent 2014, le pape François a pu écrire, avec juste raison, que « dès sa naissance, Jésus assume la totalité de l’humanité, avec ses grandeurs et ses tares. » Réjouissons-nous que Dieu n’ait pas le même souci de perfection que nous. « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Dieu de Jésus et notre Dieu, tu as voulu te mélanger à la race humaine. Loué sois-tu pour ta grandeur qui nous enfante. » Que cette courte prière de louange prolonge votre méditation.

Pour aller plus loin avec la Parole

« De sa propre volonté, [le Père des lumières] nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons pour ainsi dire les prémices de ses créatures. » Epître de Jacques, Jc 1, 18

Diacre Jean-Marie Armand – Avent 2016 – Samedi 17 décembre 2016