Prédication disponible en format audio.

D’après le prophète Michée (8° siècle avant JC), c’est à Bethléem que devait naître le Messie : « Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple » (Mi 5,1).

Les scribes et les Pharisiens connaissaient tous ces textes par cœur.           Or, voici que des mages païens, ignorants des Ecritures, arrivent à Jérusalem et annoncent au roi « Hérode le Grand » : « Le Roi des Juifs vient de naître »… Ces « mages », étaient, eux, des spécialistes en astrologie, en divination et dans l’interprétation des songes… Et la Loi était formelle : « Vous ne pratiquerez ni divination ni incantation » (Lv 19,26)… On pressent le dégoût et le mépris que pouvaient ressentir les Pharisiens à leur égard. Mais ces étrangers n’avaient pas encore eu la chance de rencontrer le seul et unique vrai Dieu, « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Ex 3,16), le Dieu qui s’était révélé à Moïse et aux prophètes. Ils ne pouvaient donc pas le connaître par les Ecritures. Mais comme Dieu est proche de tout les hommes de bonne volonté, il les a rejoints au cœur de leurs croyances imparfaites et leur a parlé un langage qu’ils pouvaient comprendre : une étoile s’est levée… Dans la culture païenne, ces faits extraordinaires présageaient la venue d’un grand roi. Elle leur avait donné la direction à prendre sans pouvoir leur révéler un lieu précis. Seule la Parole des Prophètes contenait cette précieuse indication. Ils l’entendront de la bouche des « chefs des prêtres et de tous les scribes d’Israël », et lui obéiront de tout cœur. Par contre, ces spécialistes des Ecritures ne daigneront même pas se déplacer pour voir ce qu’il en est…

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Ce sont donc des mages païens et idolâtres, des êtres méprisés qui seront les premiers à venir se prosterner devant « le Sauveur du monde ». L’étoile et la Parole de Dieu les ont conduits à « l’Astre d’en Haut venu nous visiter dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu pour nous faire connaître le salut par la rémission de nos péchés » (Lc 1,76‑79). Et si nous étions tous privés de la Gloire de Dieu par suite de nos fautes (Rm 3,23), la mission de cet enfant, vrai homme et vrai Dieu, sera de faire en sorte que la Lumière de sa Miséricorde brille au cœur de nos ténèbres pour y remporter la victoire. Alors, tous les pécheurs de bonne volonté, qui accepteront de lui offrir jour après jour et de tout cœur, toutes leurs faiblesses et leurs misères, pourront goûter, grâce à Celui qui ne se lasse pas de pardonner (Pape François), à quel point Dieu est bon… « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 34(33),9)… C’est ce qu’ils commencent à vivre en cet instant : « Ils éprouvèrent une très grande joie »…

Puis Dieu va les rejoindre à nouveau par ce qui leur était familier : « un songe » où il va les inviter à ne pas retourner chez Hérode, car cet homme, fou de pouvoir, cherchait déjà par quels moyens il pourrait éliminer l’enfant… Ils prirent donc un « autre chemin » qui symbolise aussi leur conversion. Désormais, ils ne marcheront plus en regardant les étoiles mais à la Lumière du Christ, Lui qui est le Chemin qui nous conduit à la Maison du Père (Jn 14,1-7), la Porte qui nous permet d’y entrer…. Et leur marche sera rendue possible par ce même Jésus « Pain de Vie » né à Bethléem, « la Maison du Pain » en hébreu, et couché dans une mangeoire, déjà offert, déjà donné pour être cette Force qui donne toute sa mesure dans notre faiblesse (2Co 11,7-10)…

Prions. Seigneur Jésus, toi qui a voulu être la Lumière de ceux qui marchent dans les ténèbres, la force des faibles, la grandeur des petits, apprend-nous à nous remettre entre tes mains tels que nous sommes, avec tout ce que nous sommes… Alors, grâce à toi, tout ce qui était à nos yeux obstacle et impasse, deviendra un Chemin pour trouver avec toi la Plénitude de la Paix, de la Vie et de la Joie…

 

Jacques Fournier, Diacre – Temps de l’Avent 2015