La parole

« Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Saint Luc 24, 39

La méditation

Nous croyons très bien connaître nos proches. Nous savons comment ils vont réagir dans telle ou telle circonstance, nous connaissons leurs fragilités, leurs forces. A certains moments, pourtant, ne nous butons-nous pas à un mystère, lorsque l’autre, celui-là même que nous pensions si bien connaître, se révèle plus grand que nous le pensions ? Il déborde des limites que nous lui avions imposées dans notre désir de le saisir dans toute sa personnalité.

Dans le texte évangélique, qui fait courir notre méditation, Jésus s’efforce de montrer aux Onze et aux disciples d’Emmaüs qu’il n’est pas une illusion : il fait voir les plaies de son corps, il invite à le toucher, il demande à manger. Reconnaissons-nous, comme eux, que Jésus n’est pas le magicien d’Oz issu d’un quelconque tour de passe-passe, mais qu’il nous montre, par ces signes irréfutables, qu’il est un être humain, avec un corps ? Un « homme », « le Saint et le Juste », « le Prince de la vie », comme disait Pierre dans son deuxième discours à Jérusalem* Des titres qui font du Fils de l’homme le Serviteur de Dieu. Celui qui « ne nous cache pas [sa] face » * Comment parlons-nous, dès lors, du « mystère » Jésus avec la plus grande justesse qu’il soit ?

Eh bien, gardons-nous de désunir les deux réalités. Désincarner Jésus et ne parler que de son côté « Messie, Christ, Fils de Dieu », c’est nier le désir de Dieu de rejoindre chacun de nous dans ce qu’il a de commun, de plus terre à terre. Mais oublier la glorification de l’homme Jésus par Dieu, c’est l’enfermer dans son aventure humaine et lui enlever toute valeur pour l’humanité entière. C’est oublier qu’à cause de lui, nous avons désormais une route ouverte vers le Père* Aussi, avec joie véritable et force assurance, vivons pleinement avec ce « mystère » Jésus.

Pour aller plus loin avec la parole :

*Psaume 143, 7

*Actes des Apôtres 3, 13-15

*Saint Jean, 14, 6-7

Diacre Jean-Marie Armand – Temps de Carême et Octave de Pâques –  Jeudi 05 Avril 2018