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« Après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. »Ainsi commence l’Évangile de ce dimanche. Le désert, (« midbar » en hébreu) est certes, un lieu aride, un lieu de solitude et de silence, mais, étymologiquement, il est fait sur la racine de « dabar » qui veut dire « parler ». Le désert est donc fondamentalement le lieu où s’offre la possibilité de la parole. Dieu parle à l’homme dans le désert, et on peut donc comprendre que ce passage de l’Évangile fasse de la Parole la clé essentielle de l’épisode des tentations au désert. Trois tentations qui recouvrent toutes les autres, toutes les nôtres, toutes les époques : l’attachement aux choses c’est-à-dire la tentation de l’avoir, puis la soif du pouvoir c’est-à-dire la tentation de dominer l’autre, et enfin la tentation de mettre Dieu à l’épreuve.

À chaque tentation, Jésus cite un passage des Écritures. La Parole de Dieu est la puissance qui vient à bout du diable.
Et c’est aussi sur la Parole qu’est centrée la deuxième lecture, passage de la lettre aux Romains au chapitre 10, et qui commence par le verset 8, reprenant un verset du livre du Deutéronome (Dt 30,14) : « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur », avec, dans le livre du Deutéronome, cet ajout : « elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique. »

Quand nous venons vivre l’Eucharistie, nous venons nous nourrir à deux tables : la table de la Parole et la table du Pain et du Vin. Et Jésus, Parole vivante, vient en nous, à ces deux tables. Jésus, Parole vivante, vient habiter notre bouche et notre cœur. Il purifie notre bouche, Il descend dans notre cœur, dans notre être profond. Parce que la Parole de Dieu est sur notre bouche, nous pouvons la proclamer, nous pouvons l’écouter et parce qu’elle descend dans notre cœur profond, nous pouvons la goûter, la faire nôtre, en vivre. Et plus nous sommes remplis de la Parole, plus nous pouvons la déclarer quand vient le temps de la tentation ; et nous aussi, nous pouvons alors dire « il est écrit… », comme Jésus l’a dit en réponse à chaque tentation… En particulier, « Il est écrit : l’homme ne vit pas seulement de pain, mais… », comme on le trouve dans l’Évangile synoptique de saint Matthieu ou dans le livre du Deutéronome cité par Jésus, « Il est écrit : l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

En gardant en mémoire que c’est l’Esprit Saint, qui nous donnera, au moment voulu, cette épée qu’est la Parole de Dieu. Alors, comme il est dit dans la lettre aux Romains, cette Parole va faire grandir notre foi, et nous pourrons la mettre toujours plus en pratique, elle va nous faire grandir dans l’espérance, nous aider à persévérer, à éviter les pièges de l’adversaire, à prier, de plus en plus, avec toujours plus de courage et de détermination.

Prions.
Seigneur, que ta Parole soit vraiment une nourriture pour moi, donne-moi l’envie de mieux la connaître, qu’elle fasse grandir ma foi, qu’elle fortifie mon espérance, que par la puissance de ton Esprit Saint, elle transforme mon cœur, enflammant mon amour pour Toi et pour mon prochain, et qu’elle me donne la force de lutter contre les tentations et de répondre avec douceur et modestie à tous ceux qui me demandent raison de l’espérance qui est en moi. Amen !

1er dimanche de Carême – 9 mars 2025 – Roger Gaud, laïc – Jevismafoi.com en partenariat avec Radio Arc-en-ciel.