Prédication disponible en format audio.

Frères et sœurs dimanche dernier nous étions avec Jésus sur la montagne, et nous sommes redescendus, comme les disciples, le cœur tout remplis de joie, transformés.

Ce dimanche, Jésus nous invite à venir étancher notre soif, venez, buvez, pas besoin d’argent, nous sommes tous invités à la noce de pâque. Pour cela Il nous nourrit de sa parole, de son corps et de son sang.

Le Seigneur nous libère comme il a libéré son peuple monté d’Egypte. Mais voilà, face aux épreuves qu’ils traversent, le peuple se retourne contre Moise. Avec le manque d’eau, ils risqueraient de mourir ainsi que leurs troupeaux, ils se détournent de Dieu comme si Dieu est cause de tous les épreuves que nous traversons.

Malgré, les expériences de la présence de Dieu dans nos vies, nous peinons à nous abandonner à Dieu en toute confiance. Dès que notre vie semble en péril nous doutons et nous crions, comme si nous étions abandonnés.

Nous entendons Jésus nous dire dans Luc (16.31) « même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus ». Le temps de carême est un temps de grâce et de rencontre avec notre Seigneur Jésus-Christ.

Abandonnons-nous à lui.  Dieu saura combler ce manque et apaisera notre soif. Le don que Dieu nous a fait de sa vie en son fils Jésus, vrai homme, et le don de l’Esprit offert à tous, n’est pas une réponse à de supposé mérite de notre part. On entend peut-être souvent dire: « tout le temps ou lé a église où va gagner le ciel ». Mais le ciel commence sur cette terre avec tout ce qui nous entoure, don gratuit offert à tous. Les merveilles de sa création,  preuve suprême que Dieu nous aiment. Le Christ, Fils de Dieu est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. La parole de Dieu nous éclaire et ouvre les portes fermées de nos cœurs. Les évangiles qui sont lus lors de l’année A,  en ce temps de carême sont particulièrement bien adaptés à cette vérification de notre foi, puisqu’ils nous dévoilent ces symbole baptismaux : le don de l’eau et de l’esprit avec la samaritaine, celui de la lumière avec l’aveugle né, celui de la vie sans fin avec Lazare.

Cette eau vive dont Jean nous dit : il s’agit de l’Esprit (7. 39) qui s’écoulera sur la croix du côté ouvert de Jésus après qu’il eut exprimé sa soif.

Dans l’évangile d’aujourd’hui la femme qui arrive au puits (la samaritaine) représente l’église, qui n’était pas encore justifier mais qui allait bientôt le devenir. Car telle sera l’œuvre de la parole.

La samaritaine arrive sans rien savoir, pour chercher de l’eau comme d’habitude, au puits de Jacob. Jésus fatigué par la route, s’était assis sur le bord du puits. Sachant que Jésus est juif, et qu’en ce temps-là, il n’y avait plus de rapport entre juifs et samaritain, cela explique l’attitude de la samaritaine.

Jésus a soif et demande à boire. Un juif qui manifeste un manque « toi, un juif qui me demande à boire d’après tout ce qui s’était passé entre nous ». Les samaritains avaient construit leur propre temple: aucun rapport ne pouvait exister entre les deux peuples (humanité et la fragilité) des peuples encore aujourd’hui dans notre monde.

La demande de Jésus à boire n’est pas entendue par la femme, et le refus de la femme va permettre à Jésus de rester assoiffé jusqu’à la fin, et en même temps, de prendre l’initiative de la rencontre. Si tu savais le don de Dieu. Et là, l’intérêt de la femme ne sera plus le puits, mais cet homme, ce juif fatigué, assoiffé, qui dans son manque se présente comme celui qui peut tout donner. Et le don proposé n’a plus aucun rapport avec l’eau du puits, c’est une eau vive. Elle est déstabilisée, elle change son regard sur Jésus, elle l’appelle Seigneur.

Elle a rencontré quelqu’un qui a rejoint ses aspirations les plus secrètes. Va, appelle ton mari, je n’ai pas de mari, tu as raison, tu en as eu cinq. Elle est en face d’un homme qui n’est pas comme les autres. Elle reconnait progressivement en Jésus quelqu’un qui dépasse les cinq maris qu’elle a eu.

Par sa parole Jésus lui a fait découvrir qu’elle existe autrement que par sa beauté éphémère, et que sa dignité de femme est au-delà de sa puissance de séduction. En même temps Jésus sans lui faire de reproche, révèle à la femme que de par sa conduite, elle est en rupture avec la loi. Jésus se révèle comme don de Dieu, celui par qui une loi nouvelle est proposée, elle dévoile la vérité intérieure. Dieu n’est plus relié à une terre, où a un lieu, mais habite dans le cœur de tout homme, en qui l’Esprit a fait sa demeure.

La soif de Jésus est surtout de faire connaitre l’amour de Dieu son Père, de donner à tous les peuples et à chacun d’entre nous. Il a soif d’éveiller en nous la foi comme chez la samaritaine. Pour nous l’eucharistie, n’est-elle pas le lieu où le Christ Jésus vient à notre rencontre pour nous donner l’eau vive de son corps livré et de son sang versé?

Tous les sacrements sont pour nous l’eau vive que Jésus nous donne en ce temps de carême. Entends nos prières, Seigneur, toi l’eau vive de nos vies.

Seigneur, tu sais combien l’homme est tiraillé par la soif, soif d’eau, comme la femme de Samarie, qui, chaque jour, viens puiser avec sa cruche, mais soif plus tenace encore, d’un mot à entendre ou d’un regard à échanger, d’un simple sourire, d’un geste ou d’un dialogue, soif d’un peu d’attention ou de prévenance mais ces soifs humaines cachent, tu le sais, Seigneur, d’autres soifs plus profondes encore que le puits de Jacob, la soif d’un peu d’amour, de tendresse ou de pardon, la soif de communion ou de réconciliation, de fidélité et de sécurité.

Seigneur, donne à nos cœurs cette eau vive qui apaise à jamais notre soif.

Alors nos maisons deviendront un puits de Jacob où nos enfants viendront puiser en abondance l’amour, la sécurité ou le réconfort dont ils ont besoin.

Nos amis et nos voisins y trouveront une halte d’amitié, les pauvres et les malheureux une porte toujours ouverte!

Et le monde verra combien est fort le souffle de l’Esprit qui donne à tant de cœurs assoiffés l’eau vive de la source qui ne tarit jamais. Amen.

 

Diacre Ulysse Leperlier