Prédication disponible en format audio.

Malgré le danger qui pesait sur lui, Monseigneur Claverie n’hésitait pas à continuer sa mission. Il témoignait :

« La foi ne commence que là où l’on est prêt à donner sa vie. C’est par la dépossession, le dépassement de soi, l’ouverture à l’autre, la confiance, que l’on entre dans le chemin de la foi. Si les chrétiens pensent trouver la paix, la justice, la liberté, la vérité sans risquer leur vie pour les faire advenir ou les défendre, ils ont une foi « rêvée ». On ne sauve sa vie qu’en la perdant ou en la donnant. »

« C’est maintenant que nous devons prendre notre part de la souffrance et de l’espérance de l’Algérie, avec amour, respect, patience et lucidité ».

 

« On m’a souvent demandé… Vous retournez chez vous ? Mais où est chez nous ? Nous sommes ici pour le Messie crucifié : pour aucune autre raison et pour aucun autre !… C’est une question d’amour. »

« Le martyre est le plus grand témoignage d’amour. Il ne s’agit pas de courir vers la mort, ni de chercher la souffrance pour la souffrance… mais c’est en versant son propre sang qu’on s’approche de Dieu ».

 

« La sainteté est avant tout une grande passion. Il y a une folie dans la sainteté, la folie de l’amour, la folie même de la croix, qui se moque des calculs et de la sagesse des hommes ».

 

Lors de son dernier séjour en France, il avait dit adieu à ses frères dominicains.

Ce jour-là, il avait insisté : « Comme évêque d’une Église en Algérie, je reste. Nos sangs sont mêlés dans la violence. Jésus s’est posé sur ces lignes de fracture de l’humanité. Il est mort là. C’est le sens de la croix. »

 

Mgr Claverie s’identifiera totalement à cette Église pauvre, mais enracinée dans sa foi comme au sein du peuple algérien. Connu bien au-delà de la communauté chrétienne et des limites de son diocèse, il avait contribué à la création de la première Ligue algérienne des droits de l’homme et n’hésitait pas à prendre position sur des problèmes de société, notamment de justice et de droits de la femme.

 

L’évêque d’Oran avait couru les médias, martelant avec calme le même message : « Si nous restons en Algérie, c’est pour donner notre vie pour sauver l’avenir, plutôt que de quitter ce pays pour sauver notre vie. » Au cours du dîner, il avait raconté ce qu’il savait du drame des moines de Tibhirine, s’extasiant avec tendresse sur le vieux F. Amédée, l’un des deux rescapés. Mais il racontait aussi comment les terroristes avaient assassiné six jeunes islamistes de son diocèse, rentrés chez eux lassés de tant de violence.

 

Un de ses amis musulmans écrit :

« Il y a des hommes qui, pour avoir perçu à l’avance le sens de l’histoire… émergent du destin commun des mortels par des actions d’une grande portée d’humanité ou de vérité… Ces hommes, mus souvent par une réflexion morale exigeante, n’hésitent pas à prendre leur part de responsabilité par amour de la vérité… Mgr. Claverie a été un de ces hommes d’exception, dans sa recherche pour créer des ponts entre les hommes de n’importe quelle foi ou origine, dans sa lutte afin que le droit à la différence puisse être accepté et vécu sans restriction, dans un dialogue sincère et sans réserve…».

 

Prions :

Seigneur notre Dieu,
qui as donné au bienheureux évêque Pierre
et à ses compagnons martyrs,
la grâce de communier à la passion du Christ
en étant fidèles à l’Evangile jusqu’à la mort ;
Accorde-nous, par leur intercession,
d’être d’ardents témoins du pardon et de la paix.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui règne avec toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

  Méditation du Jeudi 31 décembre 2020 – Sylvia O.P.

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